L'Organisation européenne de l'aviation civile vient d'instruire la compagnie nationale Air Algérie d'immobiliser cinq avions de sa flotte et a exigé leur maintenance en urgence, affirmant qu'ils seront interdits d'atterrissage dans les aéroports européens. Selon notre source, l'organisation européenne dont le siège est à Bruxelles, en Belgique, a adressé une correspondance à la direction de maintenance de la compagnie Air Algérie l'informant que cinq avions, des Boeing notamment, dont trois de type 767 et deux de type 737, ne répondent plus aux règles de conformité internationale et, donc, interdits d'aviation et d'atterrissage dans les aéroports européens. L'organisation a également exigé de la compagnie nationale d'équiper ses avions d'appareils antibruit entre autres, selon les normes internationales de maintenance. Dans le cas contraire, Air Algérie risque de se voir inscrite sur une liste noire. Cette mise en garde intervient quelques mois après le rapport alarmant de l'Association nationale des techniciens de la compagnie nationale de la maintenance, Avion Anta, sur la situation de maintenance de la flotte algérienne. Le rapport a mis l'accent sur “le devenir de la maintenance avion dans notre pays” en parlant “des dangers qui guettent ce volet stratégique qui doit susciter un intérêt particulier des plus hautes autorités”. Ce n'est pas la première mise en garde de la part de l'organisation européenne. La compagnie nationale a déjà été épinglée par l'aviation civile européenne en 2010 dans un rapport rendu public. Répliquant à ce rapport négatif, un haut responsable avait affirmé alors qu'“Air Algérie avait consacré un budget de 50 millions de dollars à la maintenance des aéronefs et l'entraînement de son personnel”. À propos de la maintenance, Samir Dersouni, directeur du bureau sécurité d'Air Algérie, avait affirmé, à l'époque, que 10% des accidents aériens sont dus aux différents problèmes de maintenance, laquelle est réglementée par les lois de l'Organisation de l'aviation civile internationale et que les employés d'Air Algérie, chargés de la maintenance de la flotte, suivent avec rigueur les instructions du constructeur d'avions. Il avait aussi souligné que la direction avait décidé d'arrêter la flotte vieillissante juste après le crash de 2003 à Tamanrasset et qu'elle sera mise à la casse et récupérée. Il faut savoir qu'actuellement, la moyenne d'âge de la flotte est de quatre à cinq ans. Le responsable n'a pas manqué aussi de rappeler les difficultés rencontrées en Europe, où le respect des normes antibruit est exigé. Nous avons contacté le P-DG de la compagnie Air Algérie, M. Bouabdallah, qui dit ne pas être au courant de cette mesure.