Les ministres des Affaires étrangères de 36 pays se sont réunis, hier, à Londres pour évoquer la situation en Libye et les prolongements à donner aux frappes aériennes déclenchées depuis douze jours dans le ciel libyen, suite au vote de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU. Le Conseil national de transition, organe provisoire représentant l'insurrection en Libye et siégeant à Benghazi, était présent à Londres à travers la personne de son chargé des Relations extérieures, qui a déjà été reçu à l'Elysée par le président Sarkozy. Sa présence à la table des discussions a été âprement débattue mais, malgré les insistances de la diplomatie française, il n'a pas été admis à siéger. Pour beaucoup de pays présents, en effet, sa présence serait un parti pris flagrant, ce qui serait en complète contradiction avec la résolution de l'ONU. Il n'empêche que Mahmoud Jibril a rencontré la secrétaire d'Etat américain et les ministres français et britannique des Affaires étrangères. De plus, la conférence de presse, qu'il a animée en marge de la conférence, a été suivie avec beaucoup d'intérêt. Il y promettait, au nom du CNT, qu'il représente la tenue d'élections générales libres dans la Libye post-Kadhafi, le pluralisme politique, le respect des droits de l'Homme, la liberté d'expression et de la presse et, surtout, le respect des intérêts des partenaires économiques étrangers. C'est dire que même si le représentant des insurgés libyens n'a pas été admis à siéger, il a marqué des points et enregistré des avancées pour le conseil qu'il représente, reconnu pour l'instant par seulement deux pays, en l'occurrence la France et le Qatar. À l'issue des travaux de la conférence, le ministre britannique des Affaires étrangères et son homologue qatari ont co-animé une conférence de presse pour rendre compte des conclusions de la rencontre. Elle a, en substance, réaffirmé son soutien à l'engagement de la coalition et son attachement à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de la Libye. Elle a aussi décidé de la formation d'un groupe de contact pour suivre l'évolution de la situation et organiser l'acheminement de l'aide humanitaire. La conférence s'engage à aider les Libyens à définir leur avenir, en associant le CNT mais aussi les chefs tribaux ; Kadhafi a perdu toute légitimité, selon ses conclusions.