Les cadres syndicaux de Sonatrach, relevant du complexe pétrochimique d'Arzew, sont en colère et le font savoir. “Nous dénonçons avec la plus grande fermeté la décision du président-directeur général d'envoyer des émissaires au niveau de tous les complexes et les unités de Sonatrach pour prendre langue, directement et individuellement, avec les travailleurs (une dizaine par unité) pour, semble-t-il, s'enquérir de l'état du climat social de leurs préoccupations tout en ignorant délibérément le partenaire social.” Décodé, le message donne ceci : “Nous déconsidérons cette nouvelle conception des relations entre des partenaires censés se respecter et collaborer ensemble pour surmonter les difficultés afin de trouver des solutions idoines à une conjoncture nationale et internationale”, affirment les cadres syndicaux. Ces derniers mettent nommément en cause “le dérapage du P-DG de Sonatrach”, estimant que cet état de fait est “complètement étranger à la culture de l'entreprise en violation de la convention collective et de l'esprit du pacte économique et social”, insistent lourdement les syndicalistes, les coordinateurs (Aval, LQS, Raffinage, Zone, RTO, DRC), ainsi que l'ensemble des secrétaires généraux des différents conseils syndicaux de la plate-forme industrielle d'Arzew qui se sont réunis au siège de l'union locale, le 24 mars. Dans le même ordre de préoccupations, les syndicalistes dénoncent la “démarche du P-DG de Sonatrach pour annihiler toute forme de représentation syndicale de façon graduelle pour connaître ensuite une évolution dangereuse”, note-t-on dans une déclaration rendue publique (et) placardée pour informer le collectif des travailleurs (copie en notre possession). Enhardis sans doute par cette situation antinomique, les syndicalistes n'en démordent pas pour autant, affichant leur volonté de tirer partie de cette affaire. “Le mépris affiché par le P-DG à l'égard des représentants légaux des travailleurs, en général, et du syndicat national, en particulier, démontre la panique qui s'est emparée de la direction générale quant aux réponses concrètes devant être apportées aux revendications légitimes des travailleurs”, ajoutent les syndicalistes. Ces derniers semblent adresser une mise en garde à peine voilée pour une “mobilisation sans précédent que nous nous ferons un devoir d'organiser et d'encadrer”. Voici qui ajoute de l'eau au moulin des représentants des travailleurs qui réagissent avec force aux “tentatives du P-DG de dénigrer tout le travail effectué par un partenaire social responsable qui a toujours su préserver la paix sociale”. En tout état de cause, les syndicalistes, qui défendent bec et ongles leur terrain de chasse, tiennent à assurer que la “démarche unilatérale entreprise par la direction générale” ne manquera pas “d'avoir des conséquences néfastes sur le terrain”. K. REGUIEG-YSSAAD