Le secteur des assurances et de réassurance vient de finaliser l'élaboration de son plan comptable sectoriel, dans le cadre de la mise en application du nouveau système comptable et financier. Le plan a été validé par le Conseil national de la comptabilité le 10 mars 2011, à travers l'avis n°89 portant plan et règle du fonctionnement des comptes et présentations des états financiers des sociétés d'assurance et de réassurance. “C'est le premier secteur à avoir élaboré son plan comptable sectoriel”, nous a indiqué “fièrement”, le président de l'Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurance (UAR), M. Amara Latrous, soulignant les efforts fournis par les directeurs comptables et financiers du secteur des assurances, au sein de l'UAR. Dans ce cadre, l'UAR a organisé une cérémonie, jeudi, au siège de l'union, à laquelle ont assisté, entre autres, le directeur général de la comptabilité, le secrétaire général du Conseil national de la comptabilité, les présidents-directeurs généraux de compagnies d'assurance et des mutuelles du secteur des assurances, les membres du groupe ad hoc qui ont travaillé sur le plan comptable sectoriel ainsi que les directeurs financiers et comptables des compagnies d'assurance et des mutuelles d'assurance. Le directeur général du Trésor a été représenté par le directeur général des assurances. “Les bilans des sociétés d'assurances de 2010 sont confectionnés selon le nouveau système comptable et financier et le plan comptable sectoriel”, a souligné le président de l'UAR. Le système comptable financier est entré en vigueur depuis le 1er janvier 2010. Ce nouveau référentiel comptable institué par la loi 07-11 du 27 novembre 2007 est venu remplacer le Plan comptable national, conçu dans les années 1970, dans un environnement et pour des besoins qui ne sont plus d'actualité. La mise en place de nouvelles règles comptables, plus conformes à la réalité d'aujourd'hui, était rendue nécessaire pour au moins trois raisons essentielles : remédier aux insuffisances du PCN, moderniser les règles de comptabilité applicables aux entreprises et s'insérer dans le mouvement international d'harmonisation des comptabilités où les normes IAS/IFRS se sont imposées comme référence. Les assurances, grâce à la mobilisation des acteurs du secteur, sont donc le premier secteur à mettre en place les nouvelles normes comptables. L'UAR travaille actuellement sur plusieurs projets, au sein de différentes commissions. “L'UAR travaille sur des propositions dans le cadre des réformes initiées par le ministère des Finances, également sur des modifications qui doivent être apportées à la réglementation en vigueur dans la perspective d'une meilleure croissance du secteur et d'un développement plus important du réseau commercial des compagnies”, a indiqué M. Amara Latrous. Le président de l'Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurance cite, dans ce cadre, l'allégement des procédures et des conditions d'agrément des intermédiaires. L'UAR souhaite ouvrir le secteur aux jeunes universitaires “À l'UAR, on souhaite ouvrir notre secteur aux jeunes universitaires pour représenter les compagnies localement, après que ces universitaires eurent suivi une formation théorique et pratique sur l'activité d'intermédiation”, a expliqué M. Amara Latrous, jugeant les conditions actuelles “trop exigeantes”. Aujourd'hui, la profession est ouverte exclusivement aux professionnels de l'assurance qui capitalisent 5 à 10 ans d'expérience dans les techniques de l'assurance. Le ministère des Finances a demandé, également, à l'UAR “de réfléchir, dans le cadre des réformes du secteur financier, à l'amélioration de certains textes réglementaires”, entre autres la réforme du niveau de la représentation des engagements des sociétés d'assurance vie et non-vie. Concernant la séparation des activités dommage et assurance-vie, le délai fixé initialement au 13 mars a été repoussé au 30 juin, a révélé le président de l'Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurance, “à la demande du secteur et du marché des assurances”. “Je pense que les compagnies d'assurance sont en train de s'organiser, chacune ou un groupe d'entre elles ou des groupes d'entre elles, pour monter des filiales assurance des personnes”, a indiqué M. Amara Latrous, affirmant que “les choses se passent bien”. “Je profite de cela pour remercier le ministre des Finances et le directeur général du Trésor pour leur compréhension. Ce qui permettra aux compagnies d'assurance, notamment privées de mieux se préparer à la réforme qui a conduit l'obligation de créer les filiales assurance des personnes”. Le secteur des assurances a enregistré une croissance, de 4% seulement, relativement faible, par rapport aux années précédentes. Le chiffre d'affaires est estimé à 82 milliards de dollars. Cette baisse s'expliquerait par les effets du ralentissement de grands projets. Meziane Rabhi