Si L'Algérie et le Royaume-Uni ont des positions convergentes sur la lutte contre le terrorisme et ont développé une coopération et un partenariat en la matière, Alger et Londres divergent sur l'actualité immédiate, à savoir la question libyenne. L'Algérie a réitéré sa position, selon M. Messahel, ministre des affaires maghrébines et africaines, à sa sortie de la 5e réunion du comité bilatéral algéro-britannique, celle adoptée par l'Union africaine qui a appelé à un cessez-le-feu immédiat, et privilégie la solution politique. Elle a recommandé qu'une délégation (UA) se rend en Libye et a appelé à un dialogue inclusif inter-Libyens. La démarche de l'UA se base sur la recherche d'une solution pacifique. “Nous croyons que la solution politique reste idoine, tant ce qui perdure comme guerre, violence retarde le retour à la stabilité et aura des répercussions certaines sur la sécurité et la stabilité de toute la région”, dit le ministre algérien. L'Algérie a fait une proposition, une démarche de sortie de crise en sept points, alors que l'UA s'appuie sur sa feuille de route avec cinq fondements. Position et surtout raisons qui expliquent la non-participation et de l'Algérie et de l'Union africaine à la conférence de Londres sur la Libye. évidemment, cela a déçu les Anglais. L'avis a été franchement exprimé par le secrétaire d'état anglais chargé de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, Alistair Burt, qui a déclaré de son côté : “Nous sommes déçus de voir que l'Union africaine n'était pas présente (à la conférence de Londres, ndlr).” Pourtant, a-t-il argué, l'ONU, la Ligue arabe et l'OCI et d'autres organisations ont condamné Kadhafi et étaient présentes à la conférence. Car, selon lui, les choses ont évolué à une grande vitesse en Libye, d'où la réaction rapide de plusieurs nations à exprimer leur condamnation du régime de Kadhafi et d'où également la vitesse prise par le Conseil de sécurité de l'ONU pour réagir. Il a, cependant, affirmé que les partenaires réunis à Londres voudraient poursuivre le dialogue avec l'UA pour apporter leur soutien aux Libyens pour choisir librement leur avenir. Côté algérien, on craint surtout les “dommages collatéraux de cette crise”, surtout avec la menace d'Aqmi et la circulation des armes. “Beaucoup d'armes circulent en Libye. Avec le mouvement d'Aqmi, si la situation vient à perdurer, cela va aggraver le Sahel déjà marqué par l'activité terroriste”, a dit M. Messahel. Un constat pourtant partagé par Londres et Washington. Le souhait de l'Algérie est “un retour rapide à la stabilité et une solution entre Libyens, par les Libyens pour la Libye”. Les deux ministres ont également évoqué la question sahraouie. à la veille de la présentation du rapport sur la situation dans les territoires occupés devant le Conseil de sécurité et la fin du mandat de la Minurso, M. Burt a déclaré que son pays soutient les efforts de l'ONU pour résoudre ce conflit et plaide pour une solution mutuellement acceptable pour toutes les parties. Et compte tenu des évènements de l'an dernier et en prenant en compte les problèmes dans la région, “il devient urgent de le régler. Cela donne davantage de raison de la régler”, dit-il. La question sera, cependant, beaucoup plus approfondie, se sont-ils promis. Les deux hommes ont évoqué, par ailleurs, les relations bilatérales, la coopération et le partenariat économiques et la perspective de leur diversification. Au-delà du militaire, du commerce, de l'énergie et de la culture… il y a un champ ouvert qui intéresse l'Algérie et le Royaume-Uni pour “un partenariat mutuellement bénéfique”, a souligné M. Messahel. Djilali B.