Dans une réunion marathon, l'ensemble de la plateforme de revendications des travailleurs de la Cnas a été passée au peigne fin et il a été convenu, d'un commun accord, de la satisfaction de tous les litiges qui ont opposés les travailleurs à leur directeur. Le bras de fer qui oppose, depuis lundi, la coordination syndicale de la Cnas-Constantine au directeur a connu son épilogue, hier. Une commission dépêchée par la tutelle et conduite par Choukri Habib, directeur central du personnel et de la formation et Yahi Braham, directeur de l'inspection au ministère du Travail et de la Sécurité sociale, a réussi à réunir autour de la même table les deux protagonistes qui ont fini par trouver un terrain d'entente et mettre fin à un mouvement de grève depuis lundi dernier et qui pénalisait davantage le citoyen et particulièrement les malades. Le directeur de la Cnas, A. Nekhoul, les membres de la commission nationale, les membres de la coordination syndicale à leur tête M. Djebli, arbitré par l'union de wilaya de l'UGTA représentée par Boufenera Mohamed, dans une réunion marathon, ont passé au peigne fin l'ensemble de la plateforme de revendications des travailleurs et ont convenu d'un commun accord à la satisfaction de tous les litiges qui ont opposé les travailleurs à leur directeur. Selon M. Goudjil, chargé de l'organique au sein de la commission syndicale, un procès-verbal paraphé par tous les belligérants porte sur la mise en place des commissions paritaires, avant le 6 avril, afin de traiter tous les dossiers en vue de leur régularisation. Pour la première fois dans les annales des Cnas, le personnel “retraitable” dans les deux années à venir verra son statut gagner 2 échelons. Toutes les décisions de promotions signées unilatéralement par le directeur ont été bloquées jusqu'à la régularisation des dossiers de tous les travailleurs. Un accord entrant dans le cadre de la restauration de toutes les commissions a été convenu. Toutes les décisions de sanction ou de promotion, les prêts, les recrutements doivent impérativement transiter par une commission habilitée à cet effet. Pour rappel, la genèse de cette montée au créneau des travailleurs de la Cnas de Constantine fait suite au dialogue de sourds dans lequel se sont enlisées les deux parties et qui a conduit à une impasse. En grève depuis lundi dernier, les travailleurs affiliés à l'UGTA revendiquent, entre autres, la reconnaissance de la coordination syndicale par la direction de la Cnas, et la régularisation des dossiers relatifs au reclassement des collectifs des travailleurs. M. Djebli, élu par ses pairs, au poste de coordinateur syndical affilié à l'UGTA dresse, par ailleurs, un véritable réquisitoire contre le directeur de la Cnas. “Le directeur de la Cnas se refuse de reconnaître la légitimité des sections syndicales et le bureau de la coordination installé par la commission de wilaya, sous prétexte que la direction de la Cnas n'y a pas participé, tout cela pour occulter la situation des travailleurs qui occupent des postes vacants et qui n'ont pas été régularisés, (56O sur les 1000 travailleurs) contrairement à la convention collective qui régit les dispositions, qui assure une sécurité aux travailleurs et qui stipule que les postes vacants doivent être portés, par note de service, à la connaissance de l'ensemble des travailleurs des différentes directions, pour leur permettre de postuler”. Il poursuivra sur le même ton, reprochant à son supérieur hiérarchique “le favoritisme et le clanisme” instauré au sein de la caisse : “Notre directeur profita de cette confusion pour placer à la tête des différents services et départements des amis, des membre de sa famille qui n'ont aucune qualification.” Prié de donner des exemples, notre interlocuteur, sans citer de noms dira : “Il a installé un chargé d'études qui n'a pas le niveau requis”. Et de poursuivre : “Un médecin généraliste, qui n'est autre que sa cousine, est nommée responsable du centre d'imagerie régional, dont le matériel de dernière génération, qui a coûté une fortune est géré par des médecins spécialistes.” L'ensemble des travailleurs est unanime pour affirmer que le service recouvrement, pilier de la Cnas, classé 8e à l'échelle nationale avant 2007, est aujourd'hui laissé à l'abandon. Tous les travailleurs que nous avons interrogés au niveau du siège s'insurgent contre le travail fractionnel et unilatéral effectué par la direction dans le traitement de leurs dossiers. “Tous ceux qui ont été régularisés sont originaires de la wilaya d'origine du directeur (la wilaya de Jijel et de ses environs)”, déclare un syndicaliste. A. Nekhoul, directeur de la Cnas de Constantine estime, quant à lui, que “le problème est organique, syndico-syndical et ne relève pas de la Cnas”. Et de poursuivre : “Nous avons demandé à toutes les sections syndicales de renouveler leurs commissions, seul préalable à toute régularisation des dossiers des travailleurs dont beaucoup n'ont pas bénéficié de promotion depuis plus de 15 ans. 4 sections ont obtempéré et ont organisé leur assemblée alors que les 16 restantes ont préféré œuvrer dans l'illégalité. Et pour envenimer la situation, une coordination syndicale a été créée sans l'aval de la direction qui est un partenaire incontournable.” Djamel Tarache