“Lever l'état d'urgence était la première étape.À présent, la deuxième étape – et la plus ambitieuse – est de réviser les lois qui violent les droits fondamentaux des Algériens et ensuite de faire appliquer ces changements par les autorités.” C'est ce qu'a déclaré, hier, la directrice de Human Rights Watch (HRW) en charge de la région du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord à Sarah Leah Whitson. L'ONG basée à Washington, aux Etats-Unis, a demandé le rétablissement des libertés civiles en Algérie, après la levée de l'état d'urgence. Décrété le 9 février 1992, puis prorogé le 6 février 1993, pour une date indéterminée, l'état d'urgence a été levé, pour rappel, le 24 février dernier. HRW estime que cette mesure “n'a eu pour l'instant que très peu d'impact sur l'exercice de leurs libertés civiles par les Algériens”, en observant que les “droits de rassemblement et de réunion”, consacrés pourtant par la Constitution algérienne, ne sont pas respectés. “La société civile est fragilisée par l'obligation de se soumettre aux pratiques arbitraires des autorités ou de mener ses activités dans un cadre non légal”, a indiqué Mme Leah Whitson, en justifiant la démarche suivie par bon nombre d'organisations nationales “perçues comme critiques envers le régime”. Selon elle, les autorités algériennes doivent “réviser les nombreuses lois répressives existantes et mettre un terme aux différentes pratiques arbitraires qui ne trouvent pas de justifications dans les lois”. Cela pour permettre de “clarifier la position” des dirigeants par rapport à la société civile et la rendre conforme avec l'article 43 de la Constitution qui stipule que “l'Etat encourage l'épanouissement du mouvement associatif”. HRW, qui appelle au rétablissement des libertés civiles, relève également que les autres “étapes qui restent à franchir” concernent la révision de la loi 91-19 du 2 décembre 1991 relative aux réunions et manifestations publiques, et son adaptation “notamment aux normes internationales”. H. Ameyar