Le ministère algérien des Affaires étrangères s'est saisi de cette affaire et est en contact permanent avec les autorités syriennes, a-t-on appris de sources sûres. Le journaliste Zine Cherfaoui, du quotidien El Watan, bloqué à l'aéroport de Damas par les autorités syriennes depuis jeudi dernier, devait rallier, hier après-midi, l'aéroport international d'Alger. Parti en mission à Damas pour couvrir le soulèvement populaire contre le régime de Bachar Al-Assad, notre confrère est tombé dans un véritable traquenard alors qu'il avait accompli toutes les formalités d'usage pour se rendre dans ce pays en ébullition. Selon le directeur de publication, Omar Belhouchet, contacté hier matin par téléphone, Zine Cherfaoui “avait accompli l'ensemble des formalités avant de partir. Il avait contacté l'ambassade de Syrie à Alger ainsi que le ministère des Affaires étrangères. Arrivé jeudi dernier à l'aéroport de Damas, notre journaliste a été retenu dans un hôtel en zone internationale où son passeport et ses bagages ont été saisis. À l'heure où je vous parle, notre journaliste est toujours dans la même zone”. Selon M. Belhouchet, des contacts avancés ont été effectués avec l'ambassade d'Algérie à Damas, qui devra intervenir pour mettre fin à cette machination. “Nous avons également contacté le ministère des Affaires étrangères et l'ambassade de Syrie à Alger afin de prendre toutes leurs responsabilités et évacuer Zine Cherfaoui. Notre journaliste pourrait rentrer aujourd'hui (dimanche, ndlr). Nous sommes en contact permanent avec lui. Mais au point d'intercepter aussi vicieusement un journaliste en mission renseigne d'une situation plus qu'inquiétante qui prévaut actuellement dans ce pays”, précisera encore le DP d'El Watan. Celui-ci se dit “très choqué” par cette arrestation qui s'apparente à une prise d'otage qui ne dit pas son nom. Hier, nos tentatives de joindre au téléphone notre confrère étaient vaines. À moins que, comme ce fut prévu samedi dernier, il aurait déjà quitté l'aéroport de Damas en direction d'Alger. De son côté, le Syndicat national des journalistes (SNJ) s'est dit préoccupé par cette “prise d'otage” et a demandé “la mise en liberté immédiate de notre confrère et la restitution de ses documents et bagages”. Dans un communiqué rendu public et signé par le SG, Kamel Amarni, le SNJ s'est déclaré “scandalisé par le silence des autorités algériennes, restées indifférentes au calvaire d'un journaliste algérien en terre étrangère (….) Il est vrai qu'en la matière, le pouvoir algérien n'a jamais constitué un modèle”. Contacté par nos soins, le SG du SNJ a confirmé que notre confrère n'avait pas subi de brutalités et que son arrivée à Alger était imminente. FARID BELGACEM