“Je demande aux candidats à la présidentielle d'inclure la refonte juridique du secteur de l'audiovisuel dans leur programme.” La déclaration émane du directeur général de l'Entreprise nationale de télévision. Quoi de plus instructif sur la crise du secteur de l'audiovisuel chez nous et sur la notion du service public que doit assurer l'ENTV . Une crise que même les responsables de la seule entreprise nationale de la production audiovisuelle reconnaissent. M. Hamraoui Habib Chawki, qui a animé, hier après-midi, un point de presse, lors duquel il était question d'annoncer la nouvelle grille de programme, n'a pas hésité à clarifier la position de son entreprise, quant à la couverture médiatique du prochain rendez-vous électoral. Après une lecture diagonale du bilan de la grille précédente et la présentation de la nouvelle grille qui n'est, en somme, que la reconduction de celle de la saison dernière, le débat s'est plus porté sur le rôle de l'ENTV, en tant qu'entreprise de service public et les enjeux politiques que représente de ce média lourd. Entouré, Mme Houria Khatir, Rabehi et Djamel Berrabeh, respectivement directeurs des chaînes : la III, Canal Algérie et de la programmation, M. Hamraoui s'étalera sur les objectifs de l'ENTV, principalement le professionnalisme. “Nous n'avons pas honte de la couverture des activités du FLN, mais je refuse d'être l'instrument de la mise en œuvre d'une stratégie élaborée dans d'autres laboratoires”, lançait le directeur de l'ENTV. Plus soucieux d'assurer un service public, Hamraoui se dit disponible à ouvrir équitablement le champ aux candidats de la présidentielle 2004. Respectueux d'un cahier des charges plutôt accablant pour son organisme dans la mesure où la crédibilité de ce dernier est souvent remise en cause, il affirme n'avoir jamais subi de pressions. Le nouveau programme de l'ENTV répond à trois grandes lignes, selon son directeur, à savoir : sauvegarder le caractère familial de la chaîne, instaurer le dialogue et assurer un service de proximité.