Les habitants de la cité 1 016-Logements de Oued Romane, dans la commune d'El-Achour, constitués en association El- Yasmine, sont en colère et envisagent même de l'exprimer en sortant dans la rue si leurs revendications légitimes ne sont pas satisfaites. Des représentants de cette association, que nous avons reçus à notre rédaction, racontent avec émotion le calvaire vécu au quotidien par les copropriétaires qui n'ont, en fait, de copropriétaires que le nom quand on sait que depuis 1995, date d'occupation de leurs logements construits par l'ex-EPLF Tipasa, ils n'ont jusqu'à présent pas d'actes de propriété pour la simple raison que l'EPLF n'a pas de permis de construire. Un problème qui n'a, selon les résidents, pas manqué d'engendrer une situation dramatique liée à la fréda pour certaines familles, à l'exemple de l'une d'elles dont le paternel est décédé sans avoir pu régler de son vivant la question. L'aventure ne s'arrête pas là pour ces citoyens qui, en investissant leurs économies et en contractant des dettes à la banque, croyaient goûter au bonheur d'avoir un toit tranquille. Ils découvrent, en fait, des immeubles de douze étages et plus dépourvus d'ascenseurs ! “J'essaie, en faisant mes courses, de ne rien oublier pour ne pas avoir à reprendre les escaliers”, dira l'un d'eux. “Des personnes âgées sont décédées par arrêt cardiaque à cause des efforts et certaines familles sont privées de la visite de leurs parents. Les handicapés sont transportés sur des chaises”, confie un autre. “Pourtant, expliquent les membres de l'association, ces ascenseurs ont bel et bien été payés par les acquéreurs.” Et comme un malheur n'arrive jamais seul, ils constatent une autre arnaque qui n'est pas sans importance, puisqu'il s'agit du parking souterrain. Ce dernier, construit sous les immeubles, était destiné aux copropriétaires. Mais voilà que l'ex-EPLF y voit une opportunité inestimable en le louant à une filiale de Sonatrach, en l'occurrence BRC. C'est la galère. En plus de l'occupation du parking, ladite entreprise, dont le siège se trouve au niveau de la résidence Sahraoui, utilise la cité comme sa propre propriété, faisant fi de la tranquillité des lieux avec le va-et-vient incessant des employés et des visiteurs. Il arrive que ces derniers se disputent les places de stationnement à l'intérieur de la cité. Une situation qui engendre un autre problème, celui de la sécurité. Et, cerise sur le gâteau, un indu occupant s'est installé en érigeant plusieurs constructions louées, selon une source, à des Chinois. L'ENPI, née de la restructuration de l'ex-EPLF, a été avisée de ces problèmes. Dans sa version, cette entreprise parle de faire installer 15 ascenseurs manquants. “Néanmoins, au démarrage des travaux, il a été constaté que les habitacles des ascenseurs ont été emmurés et remplis de détritus et gravats de tous genres”. Un dossier de régularisation devant aboutir à faire établir les actes de propriété a été déposé à l'APC. Les personnes, qui ont érigé des constructions illicites, ont été poursuivies devant les juridictions compétentes. Pour les résidents, “ces réponses n'ont fait qu'accentuer leur mécontentement”, argumentant que l'ENPI cherche à gagner du temps. Ils interpellent, de ce fait, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, seul habilité à prendre la décision qu'il faut. Dans une lettre datée du 10 du mois en cours, les requérants “préfèrent saisir le ministre à l'effet de trouver auprès de lui un écho favorable, pour éviter de passer à d'autres actions de la part des copropriétaires qui sont excédés par l'attitude des responsables de l'ENPI”.