Résumé : Kamélia se serait passée des mises en garde de sa belle-mère sur la soi-disant jalousie de son mari. Elle est inquiète mais au dîner, elle oublie sa peur. En voyant son mari danser, elle craint qu'un jour, il se détourne d'elle… 3eme partie Kamélia ne peut lui faire une scène de jalousie, lui reprocher de danser avec d'autres qu'elle, de plaisanter et rire en l'ignorant, comme si elle n'existait pas, comme s'ils ne s'étaient pas mariés depuis deux jours. Fraîchement mariée à lui, elle s'était attendue à plus d'égards. Elle s'efforce de cacher sa déception, sous des sourires forcés. Lorsqu'elle voit les premiers invités partir, elle soupire de soulagement. Elle n'a plus qu'une hâte : regagner sa chambre. Quand Brahim vient enfin s'asseoir près d'elle, elle a envie de l'ignorer. Cependant en voyant que tous les regards étaient dirigés vers eux, elle grimace un sourire et hoche la tête, feignant d'approuver ce qu'il lui disait. - Je suis fatiguée, murmure-t-elle, en se levant. Je ne peux pas rester une minute de plus ! - Je te rejoins, dit Brahim. Je te promets de ne pas tarder. Kamélia souhaite bonne nuit à sa belle-famille et va dans sa chambre, précédant sa belle-mère qui tenait une fois de plus à l'y accompagner. - Demain, vous partez chez vous, lui dit Maria. Prépare tes affaires à l'avance. - Si tôt ? lâche Kamélia, surprise. - Oui, vous avez besoin d'intimité, pour mieux vous connaître. Moi, j'ai tendance à fourrer mon nez là où il ne le faut pas et à donner mon avis sur tout, poursuit la belle-mère, l'air désolé. Je ne voudrais pas que vous souffriez de mes défauts et que Brahim me le reproche, passez une bonne nuit ! Une fois seule, la jeune mariée regrette les sombres pensées qu'elle avait eues sur sa belle-mère. Elle avait porté un jugement sévère sur sa personne alors qu'elle ne la connaissait pas. Sa belle-mère n'avait pas hésité à parler de ses défauts et pour préserver leur relation, elle avait choisi de rester en dehors de leur vie. Dès demain, elle vivra avec son mari. Ils seront seuls. Lorsque Brahim la rejoint, il ne semble pas surpris de la voir sourire. L'inquiétude de la journée et sa crainte que son mari soit un coureur de jupons sont vite oubliées. Elle ne pense plus qu'à sa nouvelle vie. Elle allait avoir sa propre maison. Elle en fera ce qu'elle voudra. - Est-ce qu'elle est grande ?l'interroge-t-elle. C'est un appartement ou une maison ? - Un appartement, lui apprend-il. - Est-il grand ? Est-il meublé ? - Oui, il ne manque que toi pour y mettre de la vie, lui dit-il. Du soleil, de la chaleur, cet appartement n'attend que toi, depuis six mois, il n'attend que cet instant. - Ta mère m'a dit qu'on partait demain, après le déjeuner ? - Oui, prépare-toi à partir, à dix heures. Kamélia est prête bien avant. La joie d'avoir une maison bien à elle l'avait empêchée de dormir. Elle imaginait comment ils vivront leur bonheur. Elle avait toujours craint d'avoir à vivre et à supporter sa belle-famille. Maintenant qu'elle est sur le point de la quitter, pour se rendre chez elle, elle est convaincue du bonheur à venir. Il n'y aura personne pour l'ennuyer et pour l'importuner. Ils vivront heureux. Rien ne pourra gâcher leur bonheur. C'est ce qu'elle espère. Elle est loin de se douter qu'il en faut plus pour arriver à ce stade. Elle n'a que vingt ans. Elle est encore trop jeune. Le bonheur ne s'arrêtait pas lorsqu'on possédait un beau mari et un bel appartement rien qu'à soi. Elle allait s'en rendre compte très vite. Rien ne se passera comme elle se l'imaginait. (À suivre) A. K.