Les cours sont bas par rapport à la valeur réelle du dollar en 1974 et 1981. La fourchette des prix autour de 22-28 dollars le baril, fixée par l'Opep, fait perdre du terrain à l'Organisation des pays exportateurs du pétrole (Opep), a estimé, hier, à Alger, M. Nouredine Aït Laoussine, expert et ex-ministre algérien de l'énergie. “Avec le prix que l'Opep a fixé, l'Organisation perd depuis 4 ans du terrain et elle va continuer à le perdre”, a dit M. Aït Laoussine au cours des travaux du colloque international sur les restructurations des industries électriques et gazières : impact sur les coopérations interafricaine et euro-maghrébine, qui se tient à Alger. Selon M. Aït Laoussine, “ce prix va encourager surtout les producteurs non-Opep, tels que la Russie, le Mexique et l'Angola, car l'Opep supporte seule les réductions et n'a jamais atteint sa capacité de production”. La production des pays de l'Opep n'augmente, depuis ces dernières années, que de 1,2 à 1,3% seulement, et ce qu'elle touche comme prix ne représente qu'une faible partie par rapport aux pays consommateurs, a-t-il dit. Pour sa part, le directeur du Centre arabe d'études pétrolières, directeur de la revue Pétrole et gaz arabes (pga), M. Nicolas Sarkis, a estimé que “les prix fixés par l'Opep sont bas par rapport à la valeur réelle du dollar en 1974 et 1981, et par rapport aux prix à la consommation dans les pays consommateurs”. Le prix payé par le consommateur final est de 110 à 115 dollars pour un baril raffiné cédé à 25 dollars, a-t-il dit. La différence du prix va aux pays consommateurs sous forme de taxes et d'impôts. “Il est indispensable que les prix augmentent pour développer les investissements nécessaires pour répondre aux besoins croissants en matière d'énergie, estimés de 120 à 126 millions b/j d'ici à 2025-2030”, selon le même intervenant.