Trois jours seulement après l'appel du rapporteur spécial du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies sur la promotion et la défense de la liberté d'opinion et d'expression, Frank La Rue, lancé aux autorités algériennes pour respecter le droit au rassemblement, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) s'est vu refuser la salle de la coupole Mohamed-Boudiaf (Alger) pour y tenir un meeting. “Après une semaine de tergiversations et de conciliabules avec le ministère de tutelle, le complexe olympique vient d'annoncer au RCD l'indisponibilité de la salle de la coupole réservée pour un meeting populaire le 7 mai où devaient également intervenir des acteurs marocains, tunisiens, libyens et égyptiens”, dénonce le RCD dans un communiqué rendu public hier. Le motif invoqué par les responsables de cette salle, à savoir “l'organisation d'une Coupe du monde de judo pendant la période du 2 au 17 mai 2011”, n'a pas du tout convaincu le parti de Saïd Sadi qui s'est interrogé : “Comment la direction d'un complexe olympique peut-elle ignorer la programmation d'une compétition internationale et ne la découvrir qu'une semaine après l'introduction de la demande du RCD ?” Le RCD voit la main du pouvoir dans cette interdiction qui ne dit pas son nom. “Cette nouvelle manœuvre cache mal la stratégie de censure et de répression adoptée par le pouvoir face à l'opposition. Après les violentes répressions des manifestations populaires et le refus de la salle Harcha, ce dernier blocage signe la démarche du système pour le court et moyen terme qui fait de la duplicité une ligne politique”, explique-t-il.