“Si les responsables au niveau d'Alger nous demandent de choisir entre le départ du directeur et l'augmentation des salaires, nous choisirons évidemment la première suggestion, car il y va de notre dignité.” Les travailleurs de la Société de distribution de l'électricité (SDE) de la wilaya de Sétif exigent le départ de leur directeur. Les grévistes qui ont débrayé mercredi dernier disent qu'ils ont été intimidés, voire humiliés par leur premier responsable. Devant les portes fermées au dialogue, les travailleurs qui ont décidé de ne reprendre le travail qu'après le départ du dit directeur ont déposé dimanche dernier un préavis de grève illimitée qui sera observée à partir du 25 avril. Leur mouvement est, par ailleurs, motivé par la demande d'amélioration des salaires, mais aussi la dissolution de la section syndicale qui, selon eux, est au service de l'administration et non des travailleurs. Ces derniers reprochent aux syndicalistes de ne pas être solidaires avec les travailleurs de la société. “Si les responsables au niveau d'Alger nous demandent de choisir entre le départ du directeur et la hausse des salaires, nous allons choisir la première suggestion, car il y va de notre dignité”, nous dit l'un des grévistes rencontrés sur les lieux. En effet, dans une lettre signée par les protestataires et adressée à l'union locale de l'UGTA, les signataires affirment que l'actuelle section syndicale ne représente en aucun cas les travailleurs de la société. “Après la grève observée au début du mois en cours, à travers les quatre coins du pays, le directeur, certainement mal conseillé, nous a humiliés et intimidés”, nous a déclaré un travailleur. Les employés de la société ont, dans une pétition adressée aux responsables, qualifié le comportement du directeur d'indigne. Pis encore, ce qui a poussé les choses au pourrissement, c'est que le responsable de la direction a poursuivi 183 travailleurs en justice, pour avoir bloqué l'accès à l'agence située à l'avenue du 1er-Novembre 1954, officiellement du moins. Ces derniers comparaîtront devant le juge le 26 du mois en cours. La lettre adressée à l'inspection du Travail, le 12 avril 2011, dénote le mutisme de l'union locale du syndicat qui n'a pas répondu favorablement à la demande des travailleurs. Ces derniers disent, dans leur missive, qu'une lettre a été adressée à l'union locale pour l'avertir, par huissier de justice, que la section syndicale ne représente pas les travailleurs. Le bureau a été gelé par la force de la loi, comme l'atteste les documents en notre possession. Il est à noter que la situation est inquiétante, et l'administration est accusée par les travailleurs de ne rien faire pour trouver une solution à ce problème qui perdure. FaouziSENOUSSAOUI/ Chabane BOUARISSA