L'annonce faite le 3 janvier 2011 par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale concernant la levée du gel d'activités dans certaines wilayas et la suppression du paiement, par les jeunes, des frais d'études de leur dossier au niveau de l'Ansej, ainsi que les nouvelles dispositions en faveur de l'emploi décidées en Conseil des ministres du 3 février dernier ont, suscité un afflux très important de jeunes promoteurs auprès des antennes locales. La décentralisation de la décision de financement des projets des jeunes et l'ouverture d'annexes au niveau de certaines daïras ont facilité les démarches aux jeunes promoteurs. Les modifications du dispositif Ansej ont porté sur deux volets : la création de la microentreprise et l'insertion des primo demandeurs d'emploi. Première bonne nouvelle pour les jeunes porteurs de projets dans le cadre de l'Ansej ou de la Cnac (Caisse d'assurance chômage) : pour les projets dont les montants ne dépassent pas 5 millions de dinars, l'apport initial est revu à la baisse, il passe de 5% à 1%. Ce même apport initial est abaissé de 10% à 2% lorsque le coût total du projet est compris entre 5 et 10 millions de dinars. L'Etat met à la disposition des jeunes des prêts sans intérêts de 500 000 DA pour la location des locaux. Ce montant atteint 1 million de dinars pour les jeunes cadres voulant s'installer en cabinets groupés pour les professions libérales. Le financement peut être mixte et constitué de l'apport personnel et du crédit sans intérêt Ansej, variant selon le niveau d'investissement, ou triangulaire et constitué en plus des deux apports précédents d'un crédit bancaire dont une partie des intérêts est bonifiée par l'Ansej. Ce dernier est garanti par le Fonds de caution mutuelle de garantie risques/Crédits jeunes promoteurs. En plus de l'aide financière, les microentreprises bénéficient d'avantages fiscaux. En plus de la franchise de TVA et du taux réduit de droit de douane, la microentreprise bénéficie pour une période de trois ans à partir du démarrage de l'activité, de l'exonération totale de l'IBS, de l'IRG et de la TAP. Après avoir constitué leur dossier, les jeunes entrepreneurs devront se diriger vers les antennes locales où il sera soumis à des vérifications techniques et administratives auprès de la Cnas et de la Casnos, ainsi qu'à une validation des acquis professionnels. Une fois cette étape passée avec succès, le projet sera programmé pour passer devant le CFSV (Comité de sélection de validation et de financement des projets). L'entrepreneur devra défendre la viabilité de son projet devant les représentants de la banque, de l'emploi, du registre du commerce, des impôts et du secteur concerné. Le délai d'obtention de l'accord définitif varierait entre deux à trois mois. En cas de refus, un recours peut être envisagé ou le cas échéant, un changement d'activité. Il faut savoir que les avantages sont encore plus importants en faveur des créateurs de microentreprises souhaitant investir dans le Sud ou les Hauts-Plateaux. Depuis le début de l'année, sur 60 000 dossiers déposés, 3 000 ont abouti à un financement. 35 000 projets devraient être financés d'ici la fin de l'année. Mais malgré ces améliorations notables, les jeunes entrepreneurs demeurent inquiets à juste titre quand à leur capacité à rembourser le prêt même s'il est sans intérêts. N'étant pas préparés à être chefs d'entreprise, ils se retrouvent démunis face aux difficultés que cela engendre. Il faut savoir que nombreux sont ceux qui renoncent à leur projet alors même qu'ils ont obtenu un avis favorable et cela par crainte de ne pas pouvoir faire face aux échéances de remboursement. D'autres se lancent quand même dans l'aventure, mais confrontés aux difficultés de gestion ils enchaînent les erreurs, ce qui finit par être fatal à leur entreprise. Dans ces deux cas de figure, ce qui nous semble faire défaut est, d'une part, le manque d'accompagnement autour de la construction et de la mise en forme du projet et d'autre part l'insuffisance du suivi proposé. Ces deux axes mériteraient d'être encore améliorés. Cela augmenterait considérablement les chances de succès de ces auto-entrepreneurs et la pérennité de ces microentreprises.