Même s'il n'a pas instauré de mécanisme de protection des droits de l'homme au Sahara Occidental, en raison de l'opposition du principal soutien du Maroc, en l'occurrence la France, le Conseil de sécurité des Nations unies a appelé dans la nouvelle résolution à la nécessité “d'améliorer les droits de l'homme” dans ce territoire. Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté mercredi dernier une résolution prorogeant pour un an le mandat de la mission de l'ONU au Sahara occidental (Minurso) qui mentionne pour la première fois la nécessité d'y améliorer les droits de l'homme. En effet, la résolution annuelle souligne pour la première fois l'importance d'une “amélioration de la situation des droits de l'homme” au Sahara Occidental. Ceci étant, pour Mohamed Khadad, le représentant sahraoui à l'ONU, “le Polisario aurait préféré qu'il y ait un mécanisme très clair pour la protection des droits de l'homme au Sahara occidental comme c'est la cas pour 99% des opérations de maintien de la paix dans le monde”. “Après des années de négligence de cette question par le Conseil de sécurité en raison de l'opposition de la France au nom du Maroc, la résolution 1979 du Conseil de sécurité adoptée aujourd'hui à l'unanimité, a innové en reconnaissant l'importance de l'amélioration de la situation des droits de l'homme au Sahara Occidental tout en appelant à des mesures indépendantes et crédibles pour assurer le respect de ces droits”, a ajouté le responsable sahraoui. Dans cette résolution, adoptée à l'unanimité des quinze pays du Conseil, ce dernier “réaffirme son engagement à aider les parties à parvenir à une solution politique durable et mutuellement acceptable”. Le texte adopté prend note de “l'impasse actuelle” et appelle les Etats de la région à coopérer davantage pour y mettre fin. Il y a lieu de rappeler qu'après dix rounds de discussions informelles sous l'égide de l'ONU tenues depuis avril 2007, il n'a pas été possible de mettre fin à l'impasse. Satisfaction à Alger Réagissant à cette résolution, l'Algérie l'a accueillie avec “satisfaction”, a indiqué jeudi une déclaration du porte-parole du ministère des Affaires étrangères. “L'Algérie note avec intérêt que, dans la résolution 1979, le Conseil de sécurité a réitéré son appel aux deux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario afin de poursuivre leur dialogue et d'entrer dans une phase de négociations intensives et substantielles sur la base de leurs propositions respectives, présentées en avril 2007 au Conseil de sécurité, pour parvenir à une solution politique à la question du Sahara Occidental juste, durable et mutuellement acceptable qui permette au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination sur la base des principes et objectifs de la Charte des Nations unies et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale de l'ONU”, souligne le communiqué du MAE. “L'Algérie se réjouit de l'importante avancée enregistrée, dans la résolution 1979 du Conseil de sécurité, sur la voie de la prise en charge par les Nations unies de la question de la surveillance des droits de l'homme au Sahara Occidental”, ajoute le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. La même source ajoute que “l'Algérie se félicite, en particulier, de l'acquis incontestable que constitue le rôle reconnu, dans cette résolution, à la communauté internationale qui doit développer et mettre en oeuvre des mesures crédibles et indépendantes et bénéficier d'un accès inconditionnel et sans entraves pour assurer le plein respect des droits de l'homme au Sahara occidental, tenant compte des obligations pertinentes des deux parties conformément à la légalité internationale”. Il est également souligné dans la déclaration que “l'Algérie, en sa qualité de pays voisin aux deux parties en conflit, tient à réaffirmer, souligne encore le porte-parole, son soutien au secrétaire général des Nations unies et à son envoyé personnel, l'ambassadeur Christopher Ross, et à les assurer de sa coopération dans leurs efforts pour aider le Maroc et le Front Polisario à atteindre un règlement du conflit qui assurera au peuple du Sahara occidental le libre exercice de son droit à l'autodétermination”. Enfin elle précise, dans ce cadre, que “l'Algérie encourage les deux parties au conflit à poursuivre les négociations, de bonne foi et sans conditions préalables, afin de parvenir à une solution à la question du Sahara Occidental qui pourvoit à l'autodétermination du peuple sahraoui, en accord avec les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale des Nations unies”.