Plus de neuf millions d'Algériens ont besoin d'une correction visuelle et d'une prise en charge adaptée, notamment chez les sujets en bas âge, mais aussi chez les personnes en âge avancé qui sont plus que jamais dans l'obligation de dépister des pathologies silencieuses liées à la vue. Le chiffre donne froid au dos et interpelle tous les professionnels du secteur, à savoir les fabricants et les importateurs, mais également les ophtalmologues et les opticiens qui ont un rôle prépondérant à jouer tant en amont qu'en aval en prodiguant des conseils pratiques et en sensibilisant les sujets à éviter les produits de contrefaçon qui se vendent sur les trottoirs à des prix dérisoires au détriment de leur santé. Samedi dernier, lors de l'ouverture des travaux du 2e Salon de la lunetterie, un événement organisé par la société Lunetterie Allague et Luxottica, les participants ont mis en exergue deux facteurs majeurs : la contrefaçon et la formation. Et si l'imitation des produits de haute facture devient monnaie courante, il n'en demeure pas moins que les opticiens, plus de 60 participants, misent sur la nécessité d'accompagner les acquéreurs et la mise à jour des connaissances dans ce domaine afin d'échapper au faux et, du coup, d'exposer sa vue à un danger certain. “Notre premier objectif est d'organiser des formations spécifiques pour les professionnels aux nouvelles générations de lunettes, que ce soit de vue ou de mode, et de faire valoir notre savoir-faire par rapport à ce qui se fait dans le monde. Note souci est, par ailleurs, le client final. Ce dernier doit découvrir tout un univers avant d'acheter un produit”, dira Farouk Allague, le patron de la société Lunetterie Allague. Celui-ci préconise un dépistage à tous les niveaux, à commencer par les écoles où les académies et les services de l'éducation nationale font un travail de fond, non sans plaider pour un suivi chez les 1 200 opticiens répartis sur les 48 wilayas. Toutefois, l'accès à un produit de qualité reste limité pour certaines bourses. D'où la nécessité, également, de sensibiliser les pouvoirs publics à revoir les droits de douanes sur les lunettes médicales afin d'arriver à des prix pondérés et moyens sur le marché algérien. En ce sens, la société Lunetterie Allague a récemment adhéré au Forum des chefs d'entreprise (FCE) pour faire valoir cette légitime revendication qui ne sera pas sans conséquences sur le client et, par voie de conséquence, sur la lutte contre la contrefaçon. À la question si ce groupe compte installer une usine de montage en Algérie, M. Allague dira que “c'est un projet à long terme qui se réalisera un jour”. La vue n'a pas de prix, certes, mais elle a un coût. La tendance étant à l'aggravation, les participants à cette rencontre ont eu à découvrir l'évolution des technologies, notamment en matière de verres et autres accessoires de toute la gamme que commercialise la société Luxottica en Algérie via Lunetterie Allague, son partenaire exclusif. Signalons que 80% des produits que commercialise le groupe Luxottica (Ray-Ban, Persol, Vogue, Luxottica, Bulgari, Burberry, Prada et Versace), sont tous labellisés et fabriqués en Italie, aux Etats-Unis d'Amérique et en Europe.