Le chef de la diplomatie malienne Soumeylou Boubeye Maïga estime que la mort d'Oussama Ben Laden entraîne le “risque d'une fuite en avant” et d'“autoradicalisation” d'Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), dans un entretien paru hier dans le Monde. “D'un côté, Aqmi se voit privée de sa principale source d'inspiration idéologique et opérationnelle ; de l'autre, l'événement accroît à court terme le risque d'une fuite en avant”, a déclaré M. Maïga au quotidien français, qui l'interrogeait sur les conséquences au Sahel de l'élimination du chef d'El-Qaïda. “À présent, la confrontation devient plus directe. La mort d'Oussama ben Laden soustrait le Sahel du champ d'affrontement global +El-Qaïda contre Occident+”, a-t-il poursuivi, en ajoutant que “cette concentration sur un espace dont l'immensité est un défi pour les Etats laisse craindre une autoradicalisation”. Branche maghrébine d'El-Qaïda, Aqmi opère dans plusieurs pays du Sahel (Niger et Mauritanie en particulier) où elle commet des attentats et procède à des enlèvements, essentiellement d'Occidentaux. Aqmi a revendiqué l'enlèvement dans le nord du Niger, en septembre, de cinq Français, ainsi qu'un Malgache et un Togolais. Trois de ces otages ont depuis été libérés, et Aqmi détient toujours quatre Français qui se trouveraient dans le nord du Mali.