Ils sont environ 7 000 auxiliaires médicaux en anesthésie-réanimation (Amar) à exercer ce métier à travers le territoire nationale. Hier, ils ont répondu au mot d'ordre lancé par leur comité national, en observant une journée de protestation dans tous les CHU et établissements publics hospitaliers (EPH). Conséquence : les blocs opératoires ont été paralysés. Seules les interventions urgentes ont été assurées. Du CHU Mustapha-Pacha au CHU de Bab El-Oued, en passant par d'autres hôpitaux, les auxiliaires médicaux revendiquent en premier “le respect et la valorisation de leur profession”. “Actuellement, nous sommes considérés comme des infirmiers diplômés, alors que nous sommes des spécialistes avec une mission professionnelle qui diffère de ce corps”, indique M. Saïdani, anesthésiste-réanimateur à l'hôpital Mustapha-Pacha. L'ensemble des anesthésistes-réanimateurs réclament la mise en place d'un statut particulier spécifique qui valorisera leur métier et rejettent en bloc les propositions faites par le ministère de tutelle. Ils estiment que “la proposition de leur statut préparé par la tutelle ne répond guère aux lois et à la réglementation algériennes. Cet état de fait met tous ces auxiliaires médicaux dans une position d'exercice illégal”. Autre revendication : la création d'un institut spécialisé dans lequel les étudiants de cette filière pourront effectuer leur cursus. La formation des anesthésistes, qui nécessite bac+3, se déroule dans les écoles paramédicales. Au-delà, les Amar ont appelé le ministère de la Santé à leur assurer une couverture juridique pour les actes médicaux en cas de problèmes ou de complications. Selon nos interlocuteurs, la contestation risque de se corser davantage si la tutelle campe sur ses positions et continue à écarter les auxiliaires représentatifs de la table de négociations. Ils menacent d'aller vers une grève illimitée ou encore sortir manifester dans la rue. “Notre motif de protestation est plus que légitime. Nous ne voulons pas être des médecins, nous sommes des Amar et ne devons pas intervenir seuls pour endormir les malades”, déclarent-ils. Ils précisent, par ailleurs, que dans 80% des hôpitaux et CHU à travers le pays, à savoir sur 35 wilayas, les blocs opératoires fonctionnent rien qu'avec des auxiliaires, sans médecins anesthésistes ou réanimateurs. “Nous risquons gros au vu des aléas dans les interventions chirurgicales, notamment chez les sujets lourds qui présentent des complications. Notre statut est spécifique et il suffit d'associer les professionnels du domaine pour que les choses se règlent”, disent-ils