Le ministre de la Santé vient, encore une fois, d'inviter les résidents à une rencontre dès aujourd'hui au siège du ministère. C'est ce qu'a indiqué, hier, le Dr Mohamed Sahnoun, porte-parole du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), joint par téléphone. Cette nouvelle approche de la tutelle ne change en rien au planning de la grève décidé, vendredi, lors d'une réunion organisée à Oran, par les délégués du collectif. Il faut savoir que le collectif a arrêté une série d'actions pour la semaine. La première consiste en la tenue de rassemblements régionaux, et ce, dès lundi prochain. Ensuite, il s'agira d'un rassemblement national à l'hôpital Mustapha-Pacha. Il aura lieu mercredi prochain. La rencontre de vendredi était aussi l'occasion pour le collectif de discuter des différentes propositions faites par la base, à savoir l'arrêt des gardes et la démission collective. “Pour ce qui est de l'arrêt des gardes, les représentants du Camra vont organiser un vote à bulletins secrets. Dans le seul cas où la majorité écrasante, soit plus de 80% des voix, serait atteinte, les gardes ne seront plus assurées. Concernant la démission collective, le collectif table sur la majorité, soit 51% des voix”, a expliqué le représentant du collectif. Pour rappel, les résidents ont réussi, mercredi dernier, à braver l'interdit en marchant de la Présidence à la place du 1er-Mai. En grève depuis près de six semaines, le Camra se bat pour l'abrogation du service civil qui, selon eux, ne règle pas le problème de la défaillance et du manque de soins pour les populations habitant le Sud ou les zones enclavées. Ils demandent, également, la révision du statut de résident, le droit à une prime de contagion et l'annulation des examens intercalaires. Il y a lieu de noter qu'en marge d'une séance de questions orales au Conseil de la nation, jeudi, le ministre a qualifié les revendications des médecins résidents de “légitimes”, notamment en ce qui concerne les indemnités, les conditions de travail ou le volet pédagogique, mais il a rappelé, en revanche, que l'abrogation du service civil, la principale revendication de ces médecins spécialistes, n'était pas de son ressort.