À la lumière des derniers développements, Barack Obama devrait se garder de crier victoire trop tôt, car tout indique que la “guerre contre le terrorisme”, dont l'administration américaine fait une de ses priorités, est loin d'être terminée. Si la mort d'Oussama Ben Laden bénéficie politiquement à Barack Obama, qui se lance dans la course pour un second mandat à la Maison-Blanche, elle ne semble pas, en revanche, avoir d'effet immédiat ou direct sur le fonctionnement de la nébuleuse terroriste, comme le laisse penser le contenu du communiqué pondu par la nouvelle direction d'Al-Qaïda, dans lequel elle promet vengeance. Les cellules de la mouvance islamiste, créée par Ben Laden, qui essaiment le monde, agissent plus ou moins librement car elles ne sont pas directement dépendantes de leur hiérarchie. Il suffit de voir l'activité d'Aqmi dans la région, pour s'en convaincre. Al-Qaïda au Maghreb islamique n'a jamais donné l'impression de se référer à la direction centrale de la mouvance fondée par Oussama Ben Laden pour choisir ses cibles et accomplir ses forfaits. Aqmi se contente seulement de rappeler, à chaque fois que nécessaire, son allégeance à la direction centrale d'Al-Qaïda. Idem pour les autres cellules, dont celle opérant dans la péninsule arabique sous la direction de l'imam Al-Aulaqi, qui a échappé de justesse à un raid US jeudi dernier. À la lumière des derniers développements, Barack Obama devrait se garder de crier victoire trop tôt, car tout indique que la “guerre contre le terrorisme”, dont l'administration américaine fait une de ses priorités, est loin d'être terminée. C'est dire que le décès d'Oussama Ben Laden, qui n'était d'ailleurs pas le chef opérationnel de la nébuleuse terroriste mais plutôt son mentor, n'aura pratiquement aucune incidence sur son avenir. Jouissant d'une autonomie quasi totale, les groupes terroristes se revendiquant d'Al-Qaïda continueront à agir à leur guise. Il appartient donc à leurs cibles, les Etats-Unis au premier plan et un certain nombre de pays occidentaux à un degré moindre, de faire preuve d'une grande vigilance lors des prochains jours, semaines ou mois, durant lesquelles pourrait intervenir la vengeance de la mort d'Oussama Ben Laden.