Résumé : À leur retour de France, sa tante Saleha donne un grand dîner, invitant à l'occasion tous ceux qui les avaient aidés. Kamélia ne tardera pas à table, devant s'occuper de son enfant. Une fois ce dernier endormi, elle va les retrouver. Elle apprend qu'elle a été répudiée. 17eme partie Kamélia et Brahim se retrouvèrent devant le juge, deux mois plus tard. Elle demandait la garde de ses enfants. Elle n'avait pas besoin de pension alimentaire, uniquement que justice lui soit rendue. Brahim ne manque pas de toupet. Il n'hésite pas à la dénigrer devant la cour. Il la décrit comme une femme irresponsable et une mère sans cœur. Kamélia n'en croit pas ses oreilles. Il ose affirmer devant elle qu'elle était partie en vacances pendant deux mois et qu'elle avait emmené leur dernier, sans son accord. Heureusement, elle avait pris un avocat des plus compétents. Il avait toutes les preuves pour démontrer que Brahim voulait à tout prix se donner raison. Il n'a pas besoin de défendre Kamélia. Les dossiers médicaux, les billets d'avion, les formulaires d'hospitalisation, les ordonnances qui sont remis au procureur de la République éclairent sur le réel motif de son séjour en France et de la véritable nature de Brahim. Ce dernier ne se montrera pas lorsque le jugement sera rendu. Kamélia aura gain de cause. En plus d'avoir gagné ce procès, son avocat avait demandé des dommages et intérêts. Il les obtient quelques semaines plus tard. Kamélia installée, définitivement, chez sa tante Saleha, ne perd pas son temps pour aller chercher son fils Karim à Constantine. Elle sait qu'elle ne le retrouvera pas à la crèche. Alors elle se rend chez son ex-belle-famille. Maria ne lui fait pas d'histoires. Elle pleure tout en serrant son petit-fils une dernière fois. - Pourquoi ça se termine aussi mal ? - Il n'y a pas de quoi être surprise, répond Kamélia. Brahim est sans cœur, il n'est pas digne d'être leur père. - Je n'ai que faire d'un enfant handicapé ! Kamélia n'avait pas entendu Brahim arriver. Elle avait sursauté en reconnaissant sa voix et lorsqu'elle se tourne pour lui faire face, elle ne peut s'empêcher de ressentir un vif soulagement. Plus rien ne la liait à lui. Certes, il y avait leurs deux enfants mais elle n'était plus obligée de le supporter. Elle se demande comment elle avait pu l'aimer et le supporter pendant toutes ces années de vie commune. - Rahim est ton fils, handicapé ou pas, lui dit-elle. Il est sur ton livret de famille. - Je ne veux pas d'un fils handicapé ! Il ne fait pas partie de ma vie, à part Karim. - J'aimerais bien te croire, soupire-t-elle, mais s'il lui arrivait un accident, je suis certaine que tu le rejetterais comme tu le fais pour Rahim ! - Non. Mais Kamélia était convaincue du contraire. Elle demande à son ex-belle-mère de réunir les affaires de Karim puis redoutant d'avoir à tarder et de ne pouvoir se débarrasser de Brahim, elle prend Karim dans les bras et part sans leur dire au revoir, sans le permettre à son fils. L'amour de ce dernier pour son père ne date pas de la veille. Leurs adieux risquaient de provoquer une querelle. Il allait lui en tenir rancune toute sa vie. C'est pour éviter d'avoir à s'accrocher verbalement que son départ est comme une fuite. Kamélia était pressée de tourner la page. Une nouvelle vie l'attendait, les attendait. La jeune femme croyait que le plus dur était passé, qu'elle n'aura plus aucune pression à subir. Elle voyait son avenir très simplement. Ses fils près d'elle, elle n'aura plus aucun souci. Elle ignore que rien n'est facile surtout quand on est une femme divorcée avec deux enfants à charge et qu'un rien peut lui compliquer la vie. Elle le réalisera quelques semaines après. (À suivre) A. K.