Camille Sari, professeur à la Sorbonne, spécialiste des questions financières, fin connaisseur des économies du Maghreb, a présenté hier lors d'une séance-dédicace organisée à la librairie du Tiers-Monde son dernier ouvrage : Algérie et Maroc : quelles convergences économiques ? Il plaide, dans ce livre, paru aux éditions Cabrera, pour une monnaie unique entre l'Algérie et le Maroc le dinarham, utilisé dans les échanges commerciaux entre les deux pays, les dépenses touristiques en Algérie pour les Marocains et au Maroc pour les Algériens. Ce qui évite de passer par l'euro, le dinar et le dirham restant utilisés dans ces deux pays. L'intégration économique maghrébine, selon lui, est inéluctable : lorsque les recettes tirées du pétrole et du gaz, les recettes touristiques au Maroc et en Tunisie s'amenuiseront, ces pays seront contraints de jouer avec leurs complémentarités économiques. La non-intégration économique au Maghreb coûte 2 à 3% du PIB, le surarmement en raison du conflit du Sahara occidental également 2 à 3% du PIB. Le Maghreb est la zone économique où le commerce inter-Etats, c'est-à-dire entre les pays membres s'établit à 2 à 3%. Dans l'Union européenne, il est de 60%. La meilleure démarche pour avancer dans cette intégration est de laisser de côté le différend politique et de favoriser les échanges économiques. Sur les fonds souverains, il a estimé que l'Algérie a perdu entre 20 à 30 milliards de dollars faute d'avoir choisi cette option. Des sociétés comme Siemens avaient vu, en raison de la crise financière mondiale, leurs actions baisser. L'Algérie aurait dû profiter de cette opportunité pour acquérir des parts dans ces sociétés. Et de ce fait pouvoir influencer leurs décisions.