À l'instar de plusieurs maladies lourdes, les hépatites C et B dévastent un grand pan de la population. Selon les statistiques de l'OMS, aujourd'hui environ 170 millions de personnes sont atteintes d'hépatite C, et 350 millions d'hépatite B. En termes d'incidence, ces pathologies atteignent en moyenne une personne sur douze. Pour le cas algérien, les estimations approximatives démontrent un taux d'incidence de plus de 3% de la population, soit environ 400 000 souffrant des hépatites. C'est dire l'ampleur de cette maladie qui mérite ainsi une prise en charge particulière. D'où l'importante de la journée, première du genre, d'hématologie de l'EHU d'Oran tenue jeudi dernier, en présence d'une pléiade de spécialistes en gastroentérologie. L'objectif étant de vulgariser les données acquises des expériences universelles et de sensibiliser les professionnels locaux sur la prise en charge des hépatites chroniques B et C. L'accent a été mis ainsi sur les nouvelles thérapeutiques et les patients qui devraient en bénéficier. “Notre objectif, aujourd'hui, est de se concerter sur les indications du traitement, la prise en charge thérapeutique à proprement dit et notamment les nouveaux éléments d'évaluation de l'efficacité thérapeutique, en particulier le dosage qualitatif de l'antigène HBS, ainsi que la charge virale permettant de déterminer à temps les bons répondeurs chez qui il faut motiver le patient à poursuivre le traitement et les non répondeurs chez qui il faut prolonger la durée du traitement à un autre complémentaire”, expliquera le Pr Saâdi Berkane, spécialiste en gastroentérologie de l'hôpital de Bologhine. Dans le jargon scientifique, la nouveauté consiste en le prolongement de la bithérapie à la trithérapie. Autrement dit, soutenir les traitements déjà existants, en bithérapie, à savoir l'Interféron Pegyle + Ribaverine, avec le nouveau produit Antiprotease. Cette méthode avancée, la trithérapie, présentée lors des derniers congrès internationaux, dont celui tenu récemment à Berlin, (EASL) en présence de spécialistes algériens, devra connaître son introduction en Algérie à partir de 2013. C'est ce qu'a révélé, lors de la rencontre de jeudi, le Pr Tarik Assellah, issu de la diaspora algérienne établie en France, et ayant participé à l'EASL. Pour le Pr Assellah, la trithérapie permettra, à coup sûr, une meilleure prise en charge des malades atteints des hépatites B et C. Cette nouvelle méthode de traitement déjà mise en expérience dans certains pays d'Europe est pronostiquée pour augmenter le taux de guérison des hépatiques à plus de 75%. “Oui, il est clair que plus les traitements progressent, plus la prise en charge devient meilleure”, atteste le professeur Assellah. Ceci à même d'éviter les complications chez les hépatiques, et bien plus leur éviter des pathologies plus graves telles que la Cirrhose ou encore le cancer du foie. Le problème du cancer du foie, du diagnostic, qui reste tardif en Algérie, ainsi que le problème de la transplantation faisant toujours défaut, par “manque de greffon”, et dans des cas avancés, de l'absence dans notre pays des modalités thérapeutiques, sont autant de problèmes qui ne préoccupent pas moins les professionnels.