Le rétablissement du crédit à la consommation répondrait au souhait des concessionnaires automobiles et des banques dont certaines évoquent cette possibilité de rétablir la formule pour l'achat de produits nationaux. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a évoqué hier, à partir d'Oran où il se trouvait pour l'inauguration du 26e colloque du Credaf, le probable retour au crédit à la consommation pour l'achat des véhicules et l'aménagement du crédit documentaire pour les opérateurs économiques. En effet, dans un point de presse tenu en marge de ce colloque, coïncidant avec une rencontre régionale des directeurs de la comptabilité des trésoreries des impôts, le ministre a annoncé que son souhait était de voir le rétablissement du crédit à la consommation. “C'est mon souhait et c'est un point de discussion”, dira Karim Djoudi, sur un ton optimiste. Et de s'en expliquer : “Le crédit à la consommation a surtout profité aux produits d'importation, notamment pour les véhicules où il y a eu un emballement d'achat. La création de richesses s'est faite ailleurs qu'en Algérie et avec un fort endettement des ménages, d'où la décision de l'arrêter.” Dès lors, un réaménagement de ce dispositif du crédit à la consommation est plus qu'envisageable. “Le crédit à la consommation pour son rétablissement doit être orienté sur les produits nationaux, y compris pour les véhicules. C'est un souhait qui est partagé par tous”, dira encore le ministre. Afin d'étayer ses propos, sur les bénéfices engrangés par les entreprises étrangères ayant exporté des biens de consommation en Algérie, exportations boostées par le crédit à la consommation, Karim Djoudi rappellera qu'en 2006 l'importation de biens de consommation a coûté 20 milliards de dollars en 2007, 27 milliards en 2008, 39 milliards pour voir une stabilisation en 2010 puisque ce sont à peu près 40 milliards de dollars qui ont été consacrés aux biens d'importation. Le rétablissement du crédit à la consommation viendrait, ainsi, répondre aux souhaits des concessionnaires automobiles, y compris aux institutions financières comme la banque Société Générale qui récemment avait évoqué aussi cette possibilité de rétablir le crédit à la consommation uniquement pour l'achat de produits nationaux. Une manière aussi de relancer la machine industrielle algérienne. Pour ce qui est du crédit documentaire, le ministre confirmera encore son aménagement, ou plus précisément, plus de flexibilité qui devrait être octroyée aux opérateurs économiques qui importent des intrants. Une rencontre va se tenir à la fin du mois avec les opérateurs pour discuter de cette question. Revenant sur l'instauration de la taxe sur les véhicules, le ministre des Finances fera encore une annonce en expliquant que ces taxes serviront à alimenter un “fonds de stabilisation des prix des transports”. La mise en service du tramway d'Alger, et dans quelques années celui d'Oran, rend nécessaire la disponibilité d'un fonds pour permettre aux pouvoirs publics d'instaurer un prix des transports relativement bas et donc soutenu par le Trésor public qui prendra à sa charge le différentiel. Lors du point de presse, le ministre des Finances expliquera que l'émission du nouveau billet de 2 000 DA se fait graduellement. Interrogé sur l'ampleur de la question de la fausse monnaie en circulation, le ministre dira qu'il s'agit là d'un problème existant de par le monde. “Des efforts sont fournis pour trouver et mettre en place de nouveaux moyens de lutte contre la fausse monnaie étant entendu, que les faux monnayeurs profitent du mouvement des transactions, de plus en plus important, pour écouler les faux billets”. Mais pour autant devant les directeurs des trésoreries de l'Ouest, le ministre des Finances lâchera qu'il n'est pas acceptable que de la fausse monnaie se retrouve dans le circuit financier et des impôts.