“Pour ce responsable qui est toujours arrimé à la pensée unique, les partis politiques n'existent pas, il ne croit pas au multipartisme”, déplore-t-il. “Il est hors-champ !” Le porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND) a été, pour le moins, acerbe à l'encontre du président de I'Assemblée populaire nationale (APN). Lors d'une rencontre, tenue jeudi dernier à la salle du Petit Théâtre de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, Miloud Chorfi est tombé à bras raccourcis sur Abdelaziz Ziari. Ce dernier avait déclaré récemment au journal Echourouk que le Sénat était inutile dans le paysage institutionnel national. “Le Conseil de la nation est une nécessité absolue”, tonne d'emblée M. Chorfi. Pour le conférencier, la déclaration de Ziari est justifiée par le fait que le président de l'Assemblée nationale qui ambitionnerait de mener le dialogue dans le cadre des réformes politiques annoncées par le chef de l'Etat, une mission confiée au président du Sénat, Abdelkader Bensalah, risque de perdre des privilèges. “Pour ce responsable qui est toujours arrimé à la pensée unique, les partis politiques n'existent pas, il ne croit pas au multipartisme”, déplore-t-il. Qualifiant de “judicieux” le choix porté sur Bensalah pour conduire le dialogue sur les réformes politiques, Chorfi répond du tac au tac au président de l'APN et néanmoins dirigeant du FLN. Au constat fait par M. Ziari sur l'inertie de l'Alliance présidentielle, le député du parti d'Ahmed Ouyahia réplique : “Si c'était le cas, il ne serait pas là à la tête de cette importante institution.” Pour défendre le Conseil de la nation, le responsable du RND soulignera que les membres de cette institution sont plus représentatifs dès lors qu'ils sont élus par deux fois, par les citoyens et par leurs pairs. Dans une allusion à Ben Bella, l'orateur a affirmé que le pays n'a pas besoin de déclarations qui jettent de l'huile sur le feu en jouant avec la stabilité du pays, mais plutôt d'“un changement dans le calme et d'un approfondissement de la démocratie”. Abordant les réformes politiques annoncées par le président Bouteflika en Conseil des ministres, le député de Mascara estimera que celles-ci seront profondes et renforceront, à coup sûr, le processus démocratique et le pluralisme politique. Le RND, ajoute Chorfi, participera au dialogue que mènera Bensalah avec la classe politique et les personnalités nationales pour le compte du chef de l'Etat dans le cadre des consultations sur les réformes politiques, consultations qui commenceront à partir d'aujourd'hui samedi. Il est utile de rappeler, à toutes fins utiles, que l'opposition a d'ores et déjà boycotté ce dialogue qualifié de “monologue contre le changement”, comme c'est le cas du RCD et du FFS. “Le parti va se mobiliser pour participer activement à ces réformes et donner de meilleures chances à ce dialogue d'aboutir”, dit-il. Même s'il reconnaît du bout des lèvres la persistance du nombre de problèmes et de difficultés, le responsable du RND croit, dur comme fer, que les réformes de Bouteflika jetteront les jalons d'un Etat démocratique et moderne, à commencer par la révision de la Constitution qui devrait intervenir après les élections législatives de 2012. Quid des forces démocratiques qui tournent le dos à ce “monologue” du pouvoir ? Chorfi ne peut dire qu'elles sont “hors-champ”...