Le mouvement de grève nationale des communaux, initié depuis le lundi 9 mai par le Snapap, est loin de s'effilocher dans la wilaya de Béjaïa. En effet, ils furent encore plus d'un millier à revenir à la charge, ce jeudi matin, par une marche dans les rues de la ville de Béjaïa. Les communaux ont battu le pavé de la maison de la culture Taous-Amrouche vers le siège de la wilaya. À hauteur du siège de la wilaya, un meeting a été animé par les syndicalistes du Snapap de Béjaïa. Les syndicalistes ont unanimement réitéré leur détermination à poursuivre leur mouvement de grève jusqu'à la satisfaction totale de leurs revendications et ne pas “capituler face aux intimidations de l'administration”. Selon les syndicalistes du Snapap de Béjaïa, un télégramme de la direction de l'administration locale (DAL) de la wilaya de Béjaïa a été envoyé aux maires, via les chefs de daïra, pour “réquisitionner le personnel en grève afin de reprendre le travail”, un télégramme qui, il faut le dire, a fait monter d'un cran la colère des communaux. Pour les syndicalistes, c'est un déni de droit à la grève et de la liberté syndicale. Ainsi, le syndicat national du Snapap compte saisir officiellement les instances nationales et internationales pour “cette entorse à la réglementation par l'administration”. Il y a lieu de signaler la présence de certains maires, notamment ceux du RCD, à cette manifestation des communaux. Il s'agit pour eux de se “démarquer des injonctions de la DAL de Béjaïa”. “Si on fait des réquisitions pour les travailleurs grévistes et ces derniers refusent d'obtempérer, on procède alors à un dépôt de plainte contre eux. C'est ce que cherche l'administration pour casser le mouvement de grève des communaux et je refuse de servir d'appât”, nous a déclaré M. Lounès Abdelouahab, P/APC de la commune d'El-Kseur, présent à ce rassemblement des communaux. Selon le Snapap de Béjaïa, le taux de suivi de la grève dans la région est de 90% et les rares communes où l'action n'a pas été suivie sont en phase de structuration.