Plus de 200 travailleurs de l'entreprise brésilienne Andrade-Gutierrez, chargée de la réalisation du pont transRummel, sont entrés en grève ouverte, avant-hier, paralysant ainsi tous les chantiers. Selon la section syndicale de l'entreprise, ce débrayage intervient en réponse à la sourde oreille que fait l'administration depuis des jours. “Nous avons proposé à la direction, le 14 avril dernier, de signer une convention collective afin d'intégrer 70 travailleurs licenciés auparavant. Au lieu de répondre favorablement à notre demande, l'administration a octroyé des contrats d'une durée d'un mois à 61 d'entre eux alors que 9 ont été suspendus à tort et sans raison”, nous indique l'adjoint du secrétaire général du syndicat, M. Fahd Kouadri. Ce dernier signale, également, que la direction refuse de s'entretenir avec les représentants du syndicat. Le directeur décline ou repousse tous les rendez-vous pour les pourparlers. Outre l'intégration des travailleurs en fin de contrat, les grévistes demandent, également, l'application immédiate de la convention collective. Le taux de suivi, selon le responsable, est de 100% puisque même les agents d'administration et des laboratoires ont suivi le mouvement. Par ailleurs, un employé de l'administration, qui a tenu à garder l'anonymat, nous a affirmé que la direction se trouve en grande difficulté depuis quelque temps, suite à un sérieux problème technique constaté sur les pieux de fondations dont le forage a été confié à une entreprise italienne. C'est, en effet, un problème très grave et surtout qui va être coûteux pour Andrade-Gutierrez, puisqu'une faute technique sur l'emplacement d'au moins une douzaine de ces pieux, (forés à 46 mètres de profondeur avec une largeur de 2 mètres de diamètre) est apparue, en plus d'une défaillance constatée sur un produit chimique. “Toute l'opération de forage sera refaite et devra coûter plus de 40 milliards de centimes à l'entreprise. C'est pour cette raison qu'ils veulent faire des économies en sacrifiant les 70 travailleurs dont la plupart font partie de la première équipe”, précise-t-il. Notons, enfin, que les membres du syndicat s'étonnent du fait que depuis la nomination d'un nouveau directeur à la tête de l'entreprise depuis un mois, ce dernier, d'origine portugaise, envisagerait de remplacer une bonne partie des employés algériens par des Portugais qui, selon eux, seront payés dix fois le SNMG.