Libérer les initiatives Les experts, qui ont animé la seconde session, du Forum d'Alger centré, sur la sécurité alimentaire ont tiré la sonnette d'alarme. Des importations alimentaires qui ont quadruplé depuis 2000, une baisse de la pluviométrie, enregistrée à l'Ouest, prévisible en raison des changements climatiques, une situation de stress hydrique qui risque de s'accentuer avec l'augmentation de la population et la réduction des disponibilités en ressources en eau par la pollution et la désertification. Autant de facteurs qui risquent d'hypothéquer l'avenir des générations futures. Thématique centrale du forum : L'Algérie pourra-t-elle, en d'autres termes, nourrir ses enfants demain, c'est-à-dire en 2030, en 2050 ? Il est patent que l'Algérie a des atouts indéniables pour relever ce défi, en dépit de ressources hydriques limitées. Les interventions des experts ont montré sur ce point qu'elle dispose de réserves de productivité. Il suffit de professionnaliser, moderniser l'acte de production agricole pour que les rendements augmentent. En matière de céréales, si nous ne pouvons pas atteindre l'autosuffisance, on peut réduire, en revanche, de manière significative les importations de blé. Il s'agit, de surcroît, de libérer les initiatives du secteur privé en permettant à de véritables professionnels de mettre en valeur des milliers d'hectares, voire des dizaines de milliers d'hectares. Dans cette bataille en vue d'atteindre de meilleurs rendements, il appartient également de mobiliser les jeunes diplômés en agronomie, en leur facilitant l'accès à la terre. Autre perspective favorable : en démultipliant les succès des entreprises comme Benamor ou ACI, ou ceux des agriculteurs ayant obtenu de hauts rendements à l'est ou à l'ouest du pays, on serait sur la bonne voie pour optimiser les 13 milliards de dollars consacrés à l'agriculture dans le plan de relance 2010-2014. La démarche qualité, les économies d'eau à travers la généralisation du goutte-à-goutte constituent aussi des solutions adéquates pour limiter les gaspillages de ressources. L'avancée dans le dessalement d'eau de mer dont une partie pourrait être réservée à l'agriculture représente également un atout pour l'avenir. Une alimentation à l'énergie solaire des usines de dessalement pourrait pérenniser ce type d'activité. Mais tous ces efforts seront vains si on ne fait pas attention aux débouchés agricoles. La désorganisation actuelle du commerce intérieur, le poids des lobbies de l'import dans certains produits agroalimentaires découragent l'acte de production, d'où la flambée des prix orchestrée épisodiquement par les spéculateurs, favorisée par l'impuissance des institutions de contrôle. Enfin, la véritable réponse à la problématique précitée réside dans la capacité de l'Algérie à créer de la richesse hors hydrocarbures, à diversifier son économie. K. R. [email protected] LIRE TOUT LE DOSSIER EN CLIQUANT ICI