La maladie du cancer est perçue encore aujourd'hui comme un tabou, car il existe encore de l'hésitation à en parler et les malades cachent leur pathologie, surtout les femmes, selon des spécialistes. La réalisation du centre anticancéreux à Batna qui ouvrira ses portes dans les mois à venir, va certainement alléger la petite unité dite service d'oncologie de 14 lits. Elle a été créée dans l'établissement public hospitalier sanatorium de Batna en 2006. Du coup, beaucoup de malades qui étaient orientés vers Constantine ou Alger seront soulagés, ce qui n'était pas de tout repos pour eux, vu la nature de la maladie et le trajet à faire. Avec une capacité de 240 lits, le nouveau centre anticancéreux est équipé des différents moyens nécessaires pour la prise en charge d'un cancéreux. Radiologie, salle d'imagerie par résonance magnétique (IRM), scanner, échographie, mammographie, service oncologie, 3 salles opératoires, radiothérapie (externe et curiethérapie), et un service de médecine nucléaire. Cela étant et aussi important qu'il soit par sa grandeur ou sa capacité d'accueil, rien ne vaut la prévention et le dépistage précoce, comme nous disent les médecins que nous avons rencontrés. “En dépit de l'étroitesse des lieux, ce n'est même pas un service, mais juste une unité, nous essayons de donner le meilleur de nous-mêmes pour satisfaire les malades, qui ne sont pas uniquement de la wilaya de Batna, mais ils viennent aussi de Khenchela, Biskra, M'sila ainsi que du sud du pays. Cependant, 75% des patients sont de la wilaya de Batna. Si nous devons classer par ordre ou par fréquence les types de tumeurs traitées, le cancer du sein vient en première position avec 38% des cas. En deuxième position, vient le cancer colorectal. Des études démontrent que la progression de l'espérance de vie et le vieillissement de la population sont des facteurs à risque très importants qu'il faut prendre en considération. Mais je peux affirmer que nous n'avons pas un taux élevé de malades par rapport aux autres wilayas”, explique Mme Ben Brahim, docteur en oncologie. Parallèlement aux soins et prise en charge médicale proprement dite, il existe un comité de sensibilisation et d'information. L'équipe, créée et présidée par la direction de la santé, se donne comme objectif d'aller à la rencontre des malades, surtout dans les zones rurales, sachant que la première sortie de vulgarisation a eu lieu à N'gaous, où il y a eu une rencontre avec les citoyens, surtout avec les femmes qui sont les premières touchées par le cancer du sein. Le docteur Behloul, médecin généraliste, qui fait partie de l'équipe de vulgarisation et sensibilisation, nous explique que cette première rencontre s'est bien passée, cependant la maladie est perçue comme un tabou, car il existe encore de l'hésitation à en parler et les malades cachent leur pathologie, surtout les femmes.