Le colloque international consacré à la poésie et la musique andalouse à travers l'école de Tlemcen, portant sur le thème “La nouba : empreintes passées et perspectives d'avenir”, s'est ouvert lundi au palais de la culture d'Imama dans le cadre de la manifestation Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011, en présence du consul d'Espagne à Oran et avec la participation d'éminents chercheurs et historiens venus des universités algériennes, et de l'étranger (Maroc, Tunisie, Turquie, Espagne, Jordanie, France, Etats-Unis d'Amérique, Finlande, Allemagne, en l'absence, cependant, de la Syrie, du Yémen et de la Libye qui avaient donné leur accord avant les évènements tragiques qui secouent ces pays islamiques). Organisé par le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) en partenariat avec l'université Abou Bakr-Belkaïd, ce colloque de trois jours, le sixième depuis le lancement de la manifestation internationale à Tlemcen qui coïncide avec les journées culturelles du royaume d'Espagne avec comme toile de fond Grenade et sa cour des lions, va aborder plusieurs thèmes parmi lesquels figurent “la nouba entre mythe et reconstitutions historiques”, “la nouba ; création, structuration et formes similaires et dérivées dans le monde arabo-musulman”, “de la technicité de la nouba : tabc, mizan et techniques vocales et instrumentales”, “textes de la nouba entre sémantique et interprétation chantée”, “l'enseignement de la musique dite andalouse entre passé, présent et perspectives d'avenir”. Nadir Marouf, professeur émérite en anthropologie sociale et culturelle à l'université de Picardie Jules-Verne a intitulé son exposé : “Quelques réflexions sur la çanaâ algérienne : le paradigme de la norme et de la marge, plaidoyer pour le système ouvert.” Il a mis en évidence le fait “que le répertoire que nous connaissons dans les trois écoles de musique algérienne relève d'une patrimonialisation sédimentaire, c'est-à-dire qu'à des moments donnés de notre histoire, des permissivités qui portent socialement parlant leur secret, ont pu avoir lieu”. Pour sa part, Nasr-Eddine Baghdadi, directeur des archives de la Radio nationale, a évoqué la nouba tlemcénienne et celle de Béjaïa. “La nouba algérienne, a-t-il signalé, se compose de trois styles, à savoir celui de Tlemcen, d'Alger et de Constantine. La source de ses styles reste la même, cependant les influences locales ont forgé les différents styles et ont permis de constater des nuances propres à chaque ville. Ces variantes montrent combien la nouba algérienne est riche. Cependant, la singularité de chaque style, si elle a permis l'émergence de grands interprètes dans chaque ville tels Cheik Redouane à Tlemcen, Dahmane Ben Achour à Alger et Hadj Mohamed Tahar Fergani à Constantine, n'a pas empêché les maîtres de se déplacer et de s'abreuver à d'autres sources.”