Devoir de mémoire oblige, et afin que nul n'oublie les sacrifices des victimes de la démocratie, le comité citoyen du printemps noir de la daïra d'Akbou a organisé, avant-hier, une journée commémorative des douloureux évènements qu'a vécus toute la région de la Kabylie en 2001. Ils étaient nombreux à répondre favorablement à l'appel lancé par ce comité citoyen, composé essentiellement d'anciens animateurs du Mouvement des archs, de parents de martyrs et de victimes du printemps noir. En effet, des jeunes et moins jeunes, venus de différentes localités de la région, ont tenu à assister à cette journée commémorative afin de rendre un vibrant hommage aux victimes des évènements de Kabylie. Ainsi, une cérémonie de recueillement sur les tombes des trois martyrs, Nekali Abdenour, Sidhoum Karim et Rezzoug Slimane, a eu lieu dans la matinée d'hier, au cimetière de Chouhada (1954-1962), sis au quartier Faubourg de la gare d'Akbou. Après le dépôt de gerbes de fleurs et la rituelle minute de silence observée à la mémoire de tous les martyrs de la démocratie, la foule se dirigera vers le centre-ville d'Akbou pour procéder au dépôt d'une autre gerbe de fleurs au niveau de la stèle baptisée du nom du printemps noir 2001, située à la place Berri, en face du cinéma communal. Le programme de cette journée commémorative sera clôturé par une conférence-témoignage organisée à la salle des délibérations de l'APC d'Akbou et animée par des acteurs du Mouvement citoyen des archs, dont des anciens délégués, des parents de martyrs et des jeunes victimes des évènements du printemps noir. Les différents intervenants ont tenu à “dénoncer l'attitude méprisante du pouvoir qui a tourné le dos aux revendications citoyennes et abandonné les victimes du printemps noir”. L'aile dite dialoguiste du Mouvement citoyen des archs n'a pas échappé aux foudres de certains animateurs qui sont allés jusqu'à accuser les délégués ayant pris langue avec Ouyahia, en 2004 et 2005, d'“avoir trahi les martyrs de la Kabylie”. “Qu'ils viennent nous donner le bilan de leurs négociations !”, tonnera un jeune akboucien, victime des évènements de 2001. Pour Sofiane Adjlane, l'un des principaux animateurs du Mouvement citoyen des archs à Akbou, “rien n'a été réglé. Le pouvoir n'a jamais tenu ses promesses. La preuve, les martyrs sont oubliés, leurs parents et les autres victimes sont livrés à eux-mêmes”. “Qu'en est-il du jugement des assassins de nos jeunes martyrs ? Que sont devenues les conclusions de l'enquête menée par la commission de feu Mohand Issad ?”, s'est interrogé notre interlocuteur.