Le journaliste et écrivain, Hamid Grine, a animé samedi passé, au Centre des loisirs scientifiques (de l'Etablissement arts et culture), une conférence portant sur le passage de l'écriture journalistique à l'écriture romanesque. “Je ne peux expliquer mon passage de l'écriture de presse au roman. Je suis devenu écrivain à défaut de pouvoir écrire ce que je voulais”, a-t-il confié. Et d'ajouter : “Dans le roman, il y a une certaine liberté, c'est comme un aveu.” En effet, le roman offre plus de liberté : une liberté de ton, une liberté de penser. L'écrivain livre à son lecteur son rapport au monde et à sa société. Dans un roman, on couche (parfois) ses plus profondes pensées, ses plus grandes aspirations, ses plus grands rêves ; ce qui tourmente et ce qui empêche de dormir. Le conférencier a fait remarquer durant son intervention, les grands traits de différences entre le journalisme et l'écriture romanesque. “Le journaliste est objectif, il cherche l'exactitude. Il ne peut avoir de point de vue. Tandis que le roman, est une sorte de journal intime, les écrivains s'imprègnent de la réalité. Le roman doit être jugé sur son style”, a-t-il souligné. Lors de cette rencontre, l'écrivain s'est ouvert à l'assistance sur sa manière d'écrire, ses aspirations et ses premiers romans. “Je ne peux pas écrire un roman si je n'ai pas l'histoire en tête. Par contre, la fin m'échappe. Tous mes romans ont des fins ouvertes”, a-t-il rappelé. Selon l'auteur du Café de Gide, “tous ceux qui peuvent rester devant un ordinateur durant cinq à six heures, peuvent devenir écrivains”, tout en signalant que “vous pouvez ne pas être journaliste et écrire un roman”. Hamid Grine a également révélé que “dans mon premier livre, j'ai menti vrai. Dans tous les livres, il y a du mentir-vrai ! J'aurais pu écrire un roman comme un journal intime mais sa publication aurait provoqué la colère de plusieurs personnes.” Concernant les écrivains algériens, Hamid Grine possède un avis catégorique sur ces auteurs. “Ils sont tous pareils, on ne peut comparer un écrivain à un autre ou de dire qu'on aime ou pas. Il faut respecter les écrits des autres”, a-t-il dit. En outre, la conférence a permis à l'écrivain d'évoquer son dernier roman lme Parfum d'Absinthe, qui sortira en France le 25 octobre prochain. Ce roman fait référence à Albert Camus : “Je veux le remercier pour tous ses écrits. Ce qu'il a fait durant la guerre. Contrairement aux écrivains algériens qui n'ont pas eu le courage de dire ouvertement ce qu'ils pensaient”, a-t-il conclu.