La série de consultations sur les réformes politiques dirigées par le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, ne sont, aux yeux du premier secrétaire national du FFS, Karim Tabbou, qu'une “agitation” à travers laquelle le pouvoir veut encore gagner du temps. Intervenant dans la ville de Drâa Ben Khedda, à Tizi Ouzou, où il a animé un meeting, samedi, dans la soirée, Karim Tabbou a surtout critiqué dans la forme la manière avec laquelle ces consultations ont été conduites. “La méthode utilisée dans ces concertations est un procédé policier”, a-t-il condamné non sans souligner qu'“on ne convoque pas les gens pour les écouter puis transmettre un rapport sous forme d'interrogatoire à qui de droit”. Pour le n°2 du plus vieux parti de l'opposition en Algérie, les concertations doivent plutôt obéir aux règles de la concertation à la base. Chose qui n'a pas été respectée du moment qu'aucun climat de confiance n'a été déjà instauré. Dans le fond, c'est l'installation même de cette commission des réformes que Karim Tabbou considère comme inutile tant, estime-t-il, “à chaque fois que le pouvoir veut étouffer un problème, il crée une commission”. En citant toute une série de commissions déjà créées juste pour apporter de fausses solutions à de vrais problèmes, Tabbou n'a pas hésité à faire part de sa conviction que ce n'est pas avec cela que le pouvoir parviendra à convaincre les Algériens qui ont perdu la confiance en leurs gouvernants. “Le pouvoir continue son entreprise d'essayer de gagner plus de temps en se servant de faux partis politiques et d'une fausse société civile”, a-t-il déclaré en substance, avant de se réjouir du fait qu'aujourd'hui “tous les citoyens sont conscients des vrais changements qui se passent dans les pays arabes, tout en restant méfiants de ce cirque que connaît l'Algérie”. Dans le même sillage de ces réformes qui sont loin de convaincre le peuple algérien, Tabbou citera également les révisions des lois électorales, sur les communes… annoncées par le pouvoir mais qui ne sont plus, à ses yeux, “en mesure de ramener le changement attendu” tant, a-t-il ajouté, leurs concepteurs sont les premiers à ne pas les respecter.