Résumé : Avant de partir à la recherche de sa sœur, Belkacem discute longuement avec sa femme, qui lui apprend que sa mère avait refusé la proposition de la belle sœur de Mohand qui voulait demander la main de Ghenima. Fatiha se perd dans ses confessions et faillit commettre une grave erreur. Fatiha confuse balbutie : - Heu... Non… Oui… Je ne sais pas. Je voulais juste… Elle s'arrête à cours d'arguments et baisse la tête. Belkacem remet son burnous et resserre sa ceinture : - Ne raconte plus de telles bêtises. Si jamais quelqu'un t'entende, je ne sais pas ce qui pourrait se passer. Mohand sera dans le collimateur. Il sera suspecté pour une cause qu'il ignore totalement. Fatiha hoche la tête : - Je reconnais mon erreur. Je voulais juste t'aider Belkacem. Mais je me suis mal prise. Excuse-moi, cette histoire nous a tous ébranlés. Belkacem lui pince la joue : - Pas de bêtises Fatiha. Du moins jusqu'à mon retour. La jeune femme tente de sourire : - Je resterais sage. C'est promis. Je ne bougerai pas de mon coin jusqu'à ton retour. Puisse-tu nous revenir avec de bonnes nouvelles. - J'essayerais. Mais nous devrions en premier lieu informer Aïssa. J'espère que mon père pourra s'en charger. À ces mots, Fatiha bondit pour retenir son mari par le bras : - Tu devrais commencer par là Belkacem. Ton père ne pourra jamais affronter la colère de Aïssa, qui n'hésitera pas à le traiter de tous les mots et à le rabaisser aux yeux de tous. Cette humiliation pourra lui coûter sa vie. Belkacem reconnaît l'exactitude des dires de sa femme. Lui-même y avait pensé. Aïssa en tant que mari légitime de Ghenima, devrait être mis au courant. Sinon, Sinon… Belkacem ferme un moment les yeux, comme pour éviter de voir la vérité qui s'imposait à lui. Un coup de tonnerre le fait sursauter. Il se rendit compte qu'il perdait du temps. Ghenima est exposée à tous les dangers. Il n'ose même pas imaginer un moment qu'elle avait peut-être trépassée. Cette idée lui était intolérable. Il se tourne vers sa femme et lance d'une voix ferme : - Personne ne devrait savoir pour le moment que Ghenima a quitté la maison. Je tenterais de revenir dès que possible. Dans le cas où j'aurais retrouvé Ghenima, nous essayerons de revoir les choses tous ensemble. Mais si au contraire, je ne la retrouve pas, tant pis pour le prestige. Aïssa saura que Ghenima a préféré se faire déchiqueter par les animaux que se livrer à lui. - Que vais-je donc dire aux autres ? Que tu pars à la recherche de ta sœur ? - Non. Dis leur plutôt que j'avais eu une idée sur l'endroit où s'est rendu Ghenima. Et que je suis parti pour tenter de la dissuader de rentrer avant que tout le village ne soit en émoi. Il va de soi, que chacun de nous doit garder le secret jusqu'à nouvel ordre. Si dans deux jours, je ne suis pas rentré, tu mettras Mokrane et mon père au courant. Mais vas-y doucement avec la vieille, tu la connais, elle est tellement émotive qu'elle ameutera tout le village. Si ce n'est pas déjà fait avec ses sanglots ce matin. Fatiha ne répondit pas. Son cœur était lourd de chagrin et ses yeux se mouillèrent. Belkacem ne voulant plus tarder, sorti de la chambre et se dirige tout droit vers le portail. Sa femme le suit des yeux, avant de retourner dans sa chambre. Son fils dormait dans son lit, et souriait dans son sommeil. Elle passe une main caressante sur son visage et repense à Ghenima. Le petit ne va pas tarder à demander après sa tante. Elle sortie dans la cours pour refermer la porte d'entrée et entendit des femmes palabrer entre elles. Elle entrouvrit alors le portail et se retrouve face à un groupe de voisines qui revenaient de la fontaine. Dès qu'elles la virent elles se rapprochèrent d'elles et la saluèrent. Elle leur rendit leur salut, mais sentit tout de suite leur curiosité. (À suivre) Y. H.