La plus grande partie de l'audience a été consacrée aux plaidoiries. Les débats relatifs aux faits reprochés à l'accusé n'ont pas duré longtemps; ce qui a poussé les avocats à déclarer que le dossier est vide. Le Dr Sidhoum est arrivé dans la salle, soutenu par deux policiers, puis son fils un des avocats de la défense est intervenu pour lui venir en aide. De taille moyenne, le corps chétif, car rongé par plusieurs maladies, l'accusé se déplace difficilement. Comme il ne peut se tenir debout, le président du tribunal ordonne qu'on mette une chaise à sa disposition. C'est assis qu'il répondra aux quelques questions qui lui sont adressées. Il niera en bloc les charges retenues contre lui et réclame d'être confronté à toute personne pouvant prouver le contraire. Il reconnaît être un défenseur des droits de l'Homme. Il affirme, par ailleurs, que tout au long de son absence, à savoir depuis 1997, il était chez lui au Golf. Il niera toute autre activité et notamment ce qu'il réprouve le plus, le terrorisme, d'autant que plusieurs de ses amis dont le professeur Belkhenchir ont été assassinés par des groupes armés. Il estimera, par ailleurs, que durant toute cette période il était en contact par internet avec des organismes défendant les droits de l'Homme tant en Algérie qu'à l'étranger. Le procureur général estime pour sa part qu'il est impossible que l'accusé fût chez lui durant 7 ans sans que les services de police qui étaient à sa recherche n'aient pu le localiser. “Après sa condamnation, il aurait pu se constituer prisonnier et cette affaire aurait été réglée depuis longtemps”, plaide l'avocat général. Il requiert enfin 7 ans de réclusion criminelle. La défense de l'accusé est assurée par une pléiade d'avocats dont un nombre important de ceux qui se sont constitués bénévolement. Miloud Brahimi, Khaled Bourayou, Mustapha Bouchachi, le bâtonnier Sellini, Maître Boumerdassi et bien d'autres sont venus pour plaider en faveur du Dr Sidhoum. Tous les avocats ont axé leurs interventions sur l'inexistence de preuves dans ce dossier. “Un des accusés dans le dossier jugé en 1997 a cité une fois mon client. Il a dit seulement le connaître. L'autre accusé a bénéficié de l'acquittement et je m'attendais à l'application de l'autorité de la chose jugée. Par ailleurs, s'il était vraiment un terroriste il se serait rendu pour bénéficier de la loi de la concorde civile. Non, mon client n'est pas impliqué dans le terrorisme. Il est innocent et il attend que la justice de son pays lui rende sa liberté”, plaide maître Brahimi. Tous les avocats qui lui succéderont, une vingtaine, réclameront à l'unanimité l'acquittement. Le tribunal après délibération revient avec le verdict de “l'acquittement”, annoncé dans une salle en délire. S. I. Il a fait l'Objet de Débats Laborieux Le document de la CICB enfin parachevé Les travaux du conclave extraordinaire de la Coordination intercommunale de la wilaya de Béjaïa (CICB) se sont poursuivis, ce week-end à Akfadou, à l'issue duquel, le document portant projet de la mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur a été approuvé par l'ensemble des délégués présents à cette rencontre. En effet, après deux séances-marathon de débats, tenues durant les deux derniers week-ends, les membres de la CICB réussiront enfin à trouver un consensus autour des clauses contenues dans l'avant-projet présenté par la présidence tournante, et ce, tout en tenant compte des différentes remarques et propositions soulevées par la plénière. C'est dans le souci de concocter un document exhaustif que les délégués de la CICB se sont attelés à enrichir son contenu, en s'appuyant sur les arguments des uns et des autres. Cela permettra également d'éviter toute éventuelle contestation qui pourrait survenir ultérieurement. Notons que le document peaufiné est scindé en quatre parties, dont les revendications politiques, celles économiques et la prise en charge des incidences des évènements de Kabylie. KAMEL OUHNIA