La rencontre organisée, hier, au centre de presse d'El Moudjahid, et consacrée à “la violence envahissant les espaces publics”, s'est focalisée davantage sur le problème du chômage des jeunes. La raison est toute simple : les représentants de l'Association nationale de la jeunesse (ANJ), chargés d'animer la conférence, ont surtout parlé de leur organisation qui travaille sur les dossiers de l'emploi, et de leurs projets immédiats, à savoir l'organisation prochaine d'une “rencontre nationale des chômeurs” et la création d'une “commission de la société civile pour la lutte contre la corruption”, ainsi que l'organisation d'une caravane de soutien au peuple sahraoui, particulièrement la catégorie des étudiants qui devrait partir de Hassi-Messaoud en direction des camps de réfugiés de Tindouf. Harcelés par les questions des journalistes, le président et le chargé des relations internationales de l'ANJ ont fini par souligner que les citoyens, particulièrement la jeunesse, évoluent dans un environnement fait “de marginalisation, d'exclusion, de chômage et d'injustice”. Selon eux, la violence a même différentes facettes, englobant, entre autres, “la violence sociale, la violence politique et la violence sécuritaire”. Dans ce cadre, les responsables de l'Association de la jeunesse ont promis de réaliser une étude portant sur les violences. Concernant le projet de création d'une commission de lutte contre la corruption, ils ont expliqué que sa mission consistera à alerter les pouvoirs publics sur un tel phénomène, en leur transmettant régulièrement un rapport. “J'ai le droit d'informer les autorités, de proposer et d'intervenir en tant que société civile”, a précisé le chargé des relations internationales. Ce dernier a, par ailleurs, fait part de l'impact des scandales financiers et des détournements des deniers publics sur les jeunes, notamment ceux qui sont dans le besoin. “Le mal ne vient pas de la jeunesse, mais de l'Etat, quand il n'y a pas de prise en charge”, a-t-il ajouté. Le chargé des relations internationales a aussi insisté sur le fait que son association travaille “pour parler des malheurs des jeunes”, en accusant d'autres organisations de “se présenter dans des ambassades et, au nom de la démocratie, (de porter) préjudice à la souveraineté nationale”. Sans pour autant citer ces associations ni parler de l'objet de leurs visites aux chancelleries. De son côté, le représentant de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA) a abordé “les violences dans les campagnes”, en signant l'existence de “bandes armées” évoluant de Maghnia à Tébessa, spécialisées dans “les vols des familles” et “la contrebande de bétails”. Il a également plaidé pour l'initiation d'études approfondies sur la violence, non sans remarquer que “la pauvreté” et “la hogra” (injustice) peuvent engendrer de la violence. Il sera relayé par une ancienne maquisarde, qui soutiendra que “la jeunesse a besoin d'être écoutée”.