Pour Abdelkader Omar, le parti pris de la France en faveur des thèses marocaines y est pour beaucoup dans la persistance du conflit. Le Premier ministre de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), Abdelkader Taleb Omar, a accusé la France de continuer à bloquer les efforts visant à trouver une solution démocratique au conflit. S'exprimant à l'occasion de l'ouverture de l'université d'été de la Rasd, avant-hier, à la salle de l'ex-INH de Boumerdès en présence de M. Rédha Malek, le Premier ministre sahraoui a également dénoncé la position de la France, lui reprochant son entêtement à refuser d'établir les mécanismes visant à contrôler la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental. “On demande à la France d'arrêter ces blocages qui empêchent de trouver une solution au Sahara”, ajoutera-t-il. M. Taleb Omar invitera aussi l'Espagne à prendre ses responsabilités historiques et s'armer de courage pour appuyer une solution visant l'autodétermination du peuple sahraoui. “L'Espagne a une dette envers le peuple sahraoui et il est temps qu'elle la règle”, dira-t-il. Le même responsable révèle que le Maroc détient plus de 57 détenus politiques dont 22 vont être jugés devant un tribunal militaire à cause de leur participation au soulèvement de Gdem Izik. Il souligne encore que plus de 500 civils sahraouis et 51 militaires sont portés disparus, ajoutant que le Maroc refuse toujours de rendre à sa famille le corps du chahid universitaire Saïd Berber, mort assassiné, il y a six mois, par un policier marocain. L'orateur ne manquera pas d'évoquer les négociations qui sont en cours entre le Maroc et le Front Polisario, en appelant l'ONU à prendre les décisions qui conviennent. “Nous souhaitons que l'ONU et l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, prennent des mesures concrètes pour leur application sur le terrain”, dira-t-il. Pour sa part, M. Rédha Malek a salué la lutte du peuple saharaoui et l'a encouragé à poursuivre sa résistance jusqu'à la libération de tous les territoires occupés du Sahara. “Votre combat qui dure depuis plus d'une trentaine d'années est marqué par la résistance de tout un peuple de se sacrifier pour la dignité et la souveraineté de son territoire”, a-t-il souligné, ajoutant que l'indépendance du Sahara occidental ne saurait constituer un obstacle dans l'histoire du grand Maghreb arabe mais permettra plutôt l'instauration de la paix, la stabilité et la prospérité pour les peuples de la région. À noter que les travaux de la deuxième université d'été des cadres du Front Polisario et de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), qui ont débuté jeudi sous le slogan “La résistance populaire pour l'indépendance” avec la participation de quelque 400 cadres dirigeants du Front Polisario, plusieurs membres du gouvernement sahraoui ainsi que des membres du corps diplomatique, se poursuivront aujourd'hui à Boumerdès. Plusieurs conférences portant sur la lutte du peuple sahraoui sont au menu de ces travaux. La journée de jeudi a été clôturée par un grand gala artistique organisé à la maison de la culture Rachid-Mimouni, animé par des troupes folkloriques de la République sahraouie.