Rebondissement dans l'affaire de l'importation de un million de tonnes de ciment décidée en mai dernier par le gouvernement. Selon des documents en notre possession, le contrat négocié avec le fournisseur turc HC Trading ne serait pas conforme aux règles de la commercialité. En effet, après analyse des deux PV n°5 et n°6 du 30 juin 2003, il en ressort deux offres de deux sociétés étrangères, à savoir, d'une part, HC Trading et, d'autre part, Meta dont le représentant est la même personne, en l'occurrence M. Atik Metih. Ce qui laisse supposer la probable existence de délit d'initié. Les opérateurs locaux au fait de ce dossier considèrent que la commission ad hoc de négociation et des marchés aurait dû rejeter les deux offres. Alors, une question : comment un marché aussi important a-t-il été attribué dans des conditions aussi floues ? En tout état de cause, ce contrat n'a pas été honoré. La quantité de ciment qui devait être importée en l'espace de six mois, à savoir un million de tonnes, n'est pas rentrée en Algérie. Au 10 septembre dernier, seulement 82 000 tonnes ont été importées et donc livrées au marché national. Ce qui constitue un déficit de 70% qu'il serait difficile de combler d'ici à décembre prochain. Pour le gouvernement qui a été réellement arnaqué dans cette affaire, les pertes se chiffrent en millions de dollars que le contribuable risque de payer bien évidemment à son insu. Dans notre Radar du 1er juillet, des opérateurs locaux avaient dénoncé la régularité du marché, estimant que la transaction n'allait pas être respectée, d'autant plus que la procédure de l'importation allait inévitablement sanctionner les cimenteries nationales. En effet, la différence entre le prix du sac de ciment importé et celui fabriqué localement est de 93 DA. S. T.