Avec des visages pâles et allongés sur des lits de fortune, sept étudiants de l'université Houari-Boumediene de Bab-Ezzouar (USTHB) observent depuis mercredi dernier une grève de la faim et affirment continuer jusqu'à l'aboutissement de leur revendication. Motif : leur exclusion de l'université. L'histoire remonte à il y a deux ans où sept étudiants entre l'ancien et le nouveau système, dans leur majorité des quadruplants, ont été renvoyés de l'université pour avoir redoublé l'année à plusieurs reprises. “En 2009, l'administration nous informe que nous sommes exclus mais nous n'avons jamais eu de certificat d'exclusion. Comme nous n'avons eu aucune décision officielle, nous avons continué nos études sans être inquiétés, jusqu'au jour où un professeur nous renvoie, car nous n'étions pas inscrits sur la liste de présence”, relate Malek Abrous, un des grévistes, rencontré hier à l'université. Il ajoute que “nous avons interpellé les responsables qui proposent aux étudiants de l'ancien système de basculer vers le nouveau. Nous ne demandons rien, juste que nos notes soient affichées et que ce soit les jurés qui délibèrent et non l'administration”. Pour sa part, le vice-recteur, M. Saïdi, explique que “ce sont des étudiants qui ont échoué en 2e année et qui ont décidé de leur propre chef de passer en 3e année et passer les examens”. Notre interlocuteur précise que les étudiants ont redoublé l'année plusieurs fois. Certains ont passé près de 7 ans en tronc commun, bien que la loi ne permette pas de dépasser les 3 ans durant les deux années SITIE. Le vice-recteur fait savoir qu'“en 2008-2009, nous avions décidé de fermer l'ancien système. Mais certains étudiants nous ont demandé de leur donner une dernière chance. Ce que nous avons fait. Il y a eu SITIE 2. à la fin de l'année, 22 étudiants ont encore échoué. Alors ils ont été automatiquement exclus. Certains nous ont sollicité et nous les avons aidés à faire des transferts vers d'autres facultés. Mais d'autres campent sur leurs positions. Après la grève des ingénieurs, en mars dernier, ils ont profité de la situation. Face à la pression, nous leurs promettons de leur trouver une solution”, relate le vice-recteur. M. Saïdi fait préciser que “la seule solution possible est de les réintégrer dans le système LMD, et ce, après étude des dossiers. Ce sera du cas par cas. Comme ils ont tous eu leur 1re année, alors ils vont être admis en 2e année LMD. Pour ceux qui sont dans l'ancien système, ils ont eu des modules, ils ne seront pas perdus mais comptabilisés”. “Quelle est la solution pour celui qui entame une grève de la faim, tout en sachant qu'il n'a aucun droit sur le plan juridique ?”, s'interroge le vice-recteur.