Elus, associatifs et religieux se mobilisent pour soutenir la femme de chambre... Les deux avocats de DSK espèrent que d'ici le 1er aoÛt, le procureur prendra la décision d'abandonner les charges contre leur client. Cyrus Vance a en effet ajourné l'audience initialement prévue le 18 juillet pour que soit mieux ficelé son spectaculaire retournement qui a inversé les rôles, la violée devenant l'accusée pour parjures et DSK lavé de l'accusation de celle-ci ! Mais Nafissatou Diallo n'est pas seule face au procureur général de New-York, le fils du secrétaire d'Etat Vance dans le gouvernement démocrate de Jimmy Carter dans les années 1980. Un sénateur et une coalition d'associations de défense des droits des femmes, des Noirs, des Latinos ou des musulmans se rassemblent à Harlem pour demander la poursuite de l'enquête. Les associations 100 Femmes Noires, Femmes d'islam, Rassemblement national des femmes dominicaines, Conseil des relations américano-islamiques, ainsi que des imams et un révérend étaient présents devant le tribunal de Manhattan. “Nous sommes ici pour demander au procureur de faire son travail. Nous demandons qu'il donne à la victime la possibilité de témoigner lors d'un procès”, a déclaré Bill Perkins, membre du Sénat de l'Etat de New York. L'élu, un Noir démocrate va jusqu'à accuser le procureur de vouloir faire avorter le jugement de l'ex-patron du FMI, DSK, arrêté le 14 mai pour crimes sexuels, à la suite de la découverte d'éléments décrédibilisant le témoignage de l'accusatrice. “L'abandon des charges découragerait les victimes”, a déclaré le sénateur, soulignant que la “crédibilité” de l'ancien chef du FMI, qui fait aussi l'objet d'une plainte pour tentative de viol en France, est “elle aussi discutable”. Le récit erroné de la femme de chambre, révélé par le bureau du procureur lors d'une audience le 1er juillet, paraît compromettre la tenue d'un procès de M. Strauss-Kahn, tandis qu'un abandon des charges semble envisageable, même si le bureau du procureur a indiqué que l'enquête se poursuivait et que toutes les charges étaient maintenues. “Nous demandons que justice soit rendue”, a déclaré Togba R. Porte, un des dirigeants de l'association United African Congress. La victime doit “être entendue par un tribunal, pas derrière des portes closes”, a-t-il ajouté. “Tout ce qu'on demande, c'est qu'elle puisse obtenir un procès”, a insisté Lisa Jenkins, membre d'une église de Harlem, la Blessed Trinity Baptist Church, pour que ce ne soit pas toujours “ceux qui ont le pouvoir” et “l'argent” qui l'emportent. La première association noire à avoir adressé son soutien à l'accusatrice de DSK est une association de policiers, 100 Blacks in law enforcement who care. Devant le tribunal de New York, elle a demandé que le procureur soit dessaisi du dossier, l'accusant de participer à campagne de désinformation contre la victime de celui qui nourrissait la prétention de devenir en 2012 le président des Français. L'avocat de la victime, Kenneth Thompson, Noir lui aussi, a repris cette demande à son compte en demandant au procureur de se retirer du dossier. Pourtant, selon un rapport du Centre de traitement des victimes de crime de l'hôpital Saint-Luke's-Roosevelt, Nafissatou Diallo présentait bien toutes les caractéristiques d'une victime d'un viol ou d'une agression sexuelle violente. Concernant les incohérences de son récit, des spécialistes de la protection des victimes de viol l'expliquent par “un réflexe d'autoprotection de la mémoire”, c'est le baba des psys et policiers qui recueillent les premiers témoignages de violées. Reste que les Noirs ne se laisseront pas faire.