Les manifestants, qui ont rencontré, en milieu de journée, le patron de la Centrale syndicale, M. Abdelmadjid Sidi-Saïd, avaient menacé mercredi de faire sortir les 30 000 travailleurs de la zone industrielle de Rouiba pour se faire entendre. Les travailleurs de l'entreprise Lind Gaz Algérie, soutenus par plus de 200 syndicalistes de la zone industrielle de Rouiba, ont observé avant-hier un sit-in devant la maison Abdelkak-Benhamouda, ex-Maison du peuple pour exiger la réintégration des cinq syndicalistes licenciés par les responsables de l'unité Lind Gaz Algérie de Réghaïa. Les protestataires ont également demandé “la récupération de au profit de l'Etat algérien de l'Entreprise nationale des gaz industriels (Engi) qui a été privatisée, sans tenir compte des intérêts du pays”, disent-ils. Les travailleurs de l'entreprise, tout comme leurs collègues venus les appuyer, ont tenu à dénoncer “les violations du droit du travail et les intimidations proférées à l'encontre des syndicalistes”. Ils menacent de durcir leur mouvement si l'employeur continue à afficher son mépris envers les travailleurs et leurs représentants, précisent-ils. “Nous n'allons pas nous taire sur ce hold-up qui prive le pays du monopole d'un produit aussi stratégique”, nous dira un syndicaliste de Rouiba, qui précise que depuis la privatisation en 2007 de cette entreprise, (66% pour la partie étrangère et 44% pour la partie algérienne), aucun investissement ni aucun transfert de technologie n'a été introduit pour améliorer sa situation. “Pis encore, l'Algérie importe les produits en gaz nécessaires aux hôpitaux qui connaissent par ailleurs des perturbations dans les approvisionnements”, précise un autre syndicaliste de Réghaïa. “Ce vaste mouvement de solidarité des travailleurs de la zone industrielle sera mis à profit pour demander aux pouvoirs publics de donner des explications sur les raisons qui les ont poussés à privatiser cette entreprise aussi importante pour la sécurité et la santé des citoyens”, dira un responsable de la section syndicale de la SNVI. Les manifestants, qui ont rencontré, en milieu de journée, le patron de la Centrale syndicale, M. Abdelmadjid Sidi-Saïd, avaient menacé mercredi de faire sortir les 30 000 travailleurs de la zone industrielle de Rouiba pour se faire entendre. Selon nos informations, le secrétaire général de l'UGTA leur a promis de prendre leurs préoccupations en charge. À l'origine de ce conflit, la suspension de leur poste de travail des cinq syndicalistes qui avaient rédigé une lettre de dénonciation adressée au P-DG du groupe Lind et aux autorités algériennes les informant “de graves dysfonctionnements au sein de cette unité après la nomination d'une nouvelle direction”. Nos tentatives pour joindre les responsables de l'unité sont demeurés vains puisque personne n'a voulu répondre à nos appels.