La revalorisation concerne le salaire de base et d'autres primes. Avec 1 500 DA d'augmentation sur les 2 500 DA exigés, les travailleurs de la SNTF viennent de remporter une grande victoire même si leurs revendications n'ont pas été satisfaites dans leur totalité. Les syndicalistes n'ont pas l'intention, selon leurs déclarations, de céder sur leurs droits. Ainsi, la revalorisation du salaire de base de 1 500 DA est répartie sur trois tranches. La première, de l'ordre de 1 000 DA, est effective à compter du 1er novembre de l'année en cours. La deuxième augmentation, de l'ordre de 250 DA, prendra effet à partir du 1er mars de l'année prochaine. La troisième et dernière augmentation arrachée est également de 250 DA, elle verra sa concrétisation en juin prochain. Les syndicalistes précisent que la revalorisation du salaire de base est doublement importante, parce qu'elle influe directement sur certaines indemnités. L'augmentation porte aussi sur 20 DA/jour comme indemnité de panier, ce qui la ramène à 120 DA. 5 DA/heure pour ce qui est de l'indemnité de déplacement régime particulier, 100 DA/jour en guise d'indemnité de déplacement en mission commandée maîtrise et exécution, 750 DA/mois en tant que prime de traction pour les conducteurs de locomotive (T3, T4, et T5), une gratification de fin de carrière équivalant à quinze mois au lieu de huit pour 32 années d'activité au sein de l'entreprise avec une bonification de fin carrière. En ce qui concerne le reste des points de la plate-forme, les deux parties se sont mises d'accord pour la classification des grades et pour réactiver la commission XRH/XV/CPFE dans le but de réviser le classement des passages à niveau avec l'instauration de l'indemnité du travail postée pour les garde-barrières travaillant en cycle 2x12 avec paiement de 32 heures supplémentaires/mois en attendant la finalisation des travaux de la commission qui ne sauraient dépasser les six mois. Il a été convenu, aussi, la refonte du règlement intérieur ainsi que l'application stricte de la réglementation en vigueur pour ce qui est de la durée du repos hebdomadaire et de l'indemnité de zone. Il a été enfin question de mettre sur pied une commission mixte (DRH/SNE) pour étudier, au cas par cas, la réintégration des agents licenciés. "Ces acquis ont été le fruit de négociations très serrées avec l'entreprise”, ont déclaré plusieurs membres du syndicat qui ont salué, au passage, l'intervention du ministre des transports, responsables, à leur avis, de ce dénouement. Samedi dernier, au cinquième jour de la grève entamée depuis le 14 de ce mois, les deux parties antagonistes ont tenu des conférences de presse pour réitérer leurs positions respectives. La direction affirmait qu'il n'était pas question d'une augmentation de plus de 800 DA. Une offre que le syndicat refusait catégoriquement en réaffirmant sa détermination à mener la grève jusqu'à satisfaction de ses revendications dont la plus importante est la revalorisation du salaire de base de 2 500 DA. Et au moment où la direction rend public un communiqué pour déclarer la grève des cheminots “illégale”, selon une décision de justice qui a tranché le même jour, les deux parties reprennent langue pour une séance de rudes pourparlers. Les négociations, selon le syndicat, ont débuté samedi dernier vers 18 h pour aboutir le lendemain à 3 heures du matin. “Nous arrêtons la grève, mais nous poursuivons la procédure de justice, car nous maintenons que notre grève était légale”, ont insisté les syndicalistes, convaincus que la direction a usé de tous les subterfuges pour casser leur protesta. Quoi qu'il en soit, les cheminots n'ont pas caché leur satisfaction à l'image des travailleurs d'Oran, où Djenouhet, secrétaire national de l'UGTA chargé de l'organique, présent pour le 11e congrès de l'Union de wilaya a annoncé le dénouement. Nabila Saïdoun Conséquences sur le Chiffre d'Affaires de La SNTF Un manque à gagner de près de 1,2 milliard de DA Les six jours de grève des cheminots n'ont pas été sans conséquences sur la situation financière de la Société nationale du transport ferroviaire (SNTF). Le débrayage des travailleurs des chemins de fer complique davantage l'issue de la crise dans laquelle se débat l'entreprise. Le chiffre d'affaires (CA) de la SNTF vient de subir, à cause de cet arrêt de travail, un manque à gagner de près de 120 milliards de centimes. Ce qui nécessite une intervention plus affirmée des pouvoirs publics. La SNTF enregistre, faut-il le préciser, un CA prévisionnel qui se situe entre 15 et 20 milliards de centimes par jour sur le transport des voyageurs et marchandises. Par ailleurs, les augmentations de 1 500 DA sur le salaire de base et les 750 DA au profit exclusif de quelques tractionnaires (conducteurs des grandes lignes) (T3, T4 et T5) n'ont pas été du goût de certains employés. Avec ces hausses, l'écart entre les salaires du personnel d'exécution et ceux des cadres s'est rétréci. Durant la grève, la direction générale a recouru à ses cadres pour assurer certaines lignes de la banlieue à raison de 5 navettes/jour. Plus de 7 000 tonnes de carburants ont été, pour rappel, transportées vers les dépôts de Naftal de Relizane, Oued Djemâa, Saïda et Chlef. Badreddine K.