Ces retrouvailles ont été mises à profit pour lancer l'idée de la création d'une association des anciens élèves. Cette dernière pourra contribuer à renouer et consolider davantage les liens historiques d'amitié tissés en pleine jeunesse. Ils sont aujourd'hui, médecins, dermatologues, juristes, ingénieurs, directeurs, professeurs, responsables politiques, émigrés en France, aux USA, au Canada, retraités… Ils sont venus, ce lundi, se retrouver et se remémorer leur enfance, leurs souvenirs d'élèves dans un des plus prestigieux collèges d'Algérie, le CEG “Zaïdat” d'Azazga. Ils se sont retrouvés, après plus de quarante ans pour beaucoup d'entre eux, pour évoquer leurs souvenirs dans une ambiance de fête et de convivialité et où l'émotion était à son comble. Le temps d'une journée de retrouvailles, les anciens élèves du CEG se sont réapproprié l'établissement qui a vu défiler plusieurs générations d'élèves dont la plupart sont devenus, aujourd'hui, des sommités. Beaucoup ont dû faire de longs déplacements pour assister et partager les moments de joie que procure une telle opportunité. Les initiateurs de cette rencontre ont utilisé tous les moyens possibles, travail de réseau, affichage, Internet et notamment le blog du site “Miages des djebels” de Claude Grandjacques, pour réunir le maximum de ces anciens élèves. Dans la cour, les premières personnes arrivées ne se reconnaissaient nullement. Il fallait se présenter et donner des éléments probants pour se reconnaître. C'est normal quand on a les cheveux clairsemés et blanchis, les rides apparentes, la vue réduite et la mémoire quelque peu en déclin… Dans une salle qui faisait office de salle d'exposition, on pouvait revoir, collés sur le mur, les anciens bulletins scolaires, les anciens sujets du BEPC, les copies des devoirs, des interrogations des anciens élèves du collège et des photos d'élèves. La visite des salles mais surtout du laboratoire de M. Bernardin où l'on retrouve toujours ses roches, rappelle un tant soi peu, les silhouettes de tous ces professeurs qui ont démontré leur savoir-faire et leur compétence. Mais le moment le plus fort, c'est quand tout le monde s'est retrouvé dans la grande salle pour donner libre cours aux souvenirs. Chacun a eu droit à quelques minutes pour évoquer les moments qui l'ont marqué. Un ancien élève nous informe que le CEG d'Azazga était classé, durant trois années consécutives, premier à l'échelle nationale. En juin 1972, revenant de l'académie d'où il a récupéré les résultats du brevet et en rentrant dans le collège, M. Rabia a levé le bras et lancé de sa voix rauque : “Nous avons crevé le plafond !” L'établissement venait d'obtenir d'excellents résultats à l'examen du brevet, c'était pratiquement du 100%. Une des filles de M. Rabia, présente dans la salle, a reçu, à titre posthume, un cadeau destiné à M. Rabia, son père. Les récits et les anecdotes pleuvent à profusion. M. Bernardin Henry, professeur de géologie, était pratiquement dans tous les récits de tous les intervenants. On n'a pas manqué de saluer les compétences des autres professeurs à l'image de M. Jean-Louis Sahut, le couple M. et Mme Joseph, M. Denis Coz, M. et Mme Maréchal, Mme Hermozilla, M. et Mme Domerc, Mme Bodin, M. Kaci-Chaouch, M. Amara Mourad, M. Zaïdat Meziane (sport), M. et Mme Berger, M. et Mme Champy, etc., et bien sûr le personnel administratif comme M. Haddar Hamid (SG), Sahi Arezki (secrétaire), Bitam, Boukersi et Ousaïdène… Tous ces personnels ont marqué toutes les promotions qui se sont succédé de 1965 à 1972, année d'ouverture du lycée Chihani-Bachir. Certains n'ont pas pu retenir les larmes d'émotion, comme ce pilote à la retraire, en évoquant ces pages d'histoire que d'aucuns appellent déjà le “bon vieux temps”. Il n'en fallait pas plus pour susciter chez tous ces anciens élèves, un brin de nostalgie. Un autre ancien élève a ramené même sa guitare pour chantonner à l'assistance un brin d'air qui avait tant bercé les jeunes dans les dortoirs. Ces retrouvailles ont été mises à profit pour lancer l'idée de la création d'une association des anciens élèves. Cette dernière pourra contribuer à renouer et consolider davantage les liens historiques d'amitié tissés en pleine jeunesse. L'idée d'association est donc lancée, il reste à la concrétiser pour un véritable voyage dans l'histoire des générations quoi ont défilé dans ce chaudron de l'éducation et de la science. Au terme de la rencontre, et après une sympathique collation, l'ensemble des anciens élèves du CEG s'est recueilli sur la tombe du célèbre directeur, M. Rabia Mohand Arezki, décédé en 1992.