Dans cet entretien, la responsable du département Cinéma & Audiovisuel au sein de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) revient sur la manifestation abritée par l'Institut royal des films de Jordanie, qui mettait le cinéma algérien à l'honneur Liberté : Du 18 au 20 juillet derniers, ont eu lieu les Journées du film algérien à Amman. Comment s'est passé l'évènement ? Nabila Rezaïg : Les Journées du film algérien à Amman ont démarré le 18 juillet, sous l'égide de la princesse Rym Ali (la fille d'Al-Akhdar Al-Ibrahimi) au siège de l'Institut royal des films de Jordanie. Elles ont attiré beaucoup de monde, des Jordaniens et des membres de la communauté algérienne. De plus, la presse jordanienne a couvert, avec grand intérêt, ces journées. Quant aux spectateurs, ils ont apprécié les trois films algériens présentés et ont longuement applaudi, à l'issue de la première projection Hors-la-loi de Rachid Bouchareb. Ce film, projeté pour la première fois en Jordanie, a permis de découvrir le sacrifice des Algériens pour recouvrer leur Indépendance. Le public était impatient de le découvrir, d'autant que ce film qui a représenté l'Algérie aux Oscars 2011 dans la catégorie du meilleur film étranger, a également fait couler beaucoup d'encre et soulevé un véritable tollé lors de sa participation au Festival de Cannes, l'an dernier. Par la suite, changement de style avec Mascarades, de Lyes Salem, qui a fait rire aux éclats. Les spectateurs ont découvert à travers cette comédie, la réalité sociale des Algériens et surtout, le dialecte algérien. Pour clore ce cycle, L'envers du miroir de Nadia Cherabi. Et là, le public s'est interrogé sur la compatibilité des évènements du film (un mélange entre le réel et l'imaginaire) avec la réalité algérienne. Je tiens également à signaler que les films étaient projetés en version originale, sous-titrés en anglais. Pensez-vous que les trois films sélectionnés soient représentatifs de la dernière décennie ? Il est évident que non. Nous avions proposé un grand nombre de films algériens, entre longs, courts-métrages et documentaires. Mais nos hôtes ont choisi ces trois films-là, selon les dates de sortie. Et il était important de choisir des réalisateurs mais également des réalisatrices. Au départ, ne devait avoir lieu qu'une seule nuit de projections, mais nous avons convenu, par la suite, de prendre trois films. Essaha de Dahmane Ouzid a été choisi pour être projeté dans le cadre de la Semaine du film arabe à Amman, et ce la troisième semaine du mois du Ramadhan. Il est vrai que nous connaissons très peu de choses sur la cinématographie jordanienne, mais est-ce leur cas également par rapport à l'Algérie ? On sait peu de choses sur eux et ils savent peu de choses sur nous. Cette manifestation a permis de faire découvrir aux Jordaniens notre paysage cinématographique. De plus, l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) qui tend à faire rayonner la culture algérienne à l'étranger, réfléchit à l'organisation de Journées du film jordanien à Alger, dans un avenir proche. Dans le communiqué de presse, il est signalé que les “Les Journées du film algérien à Amman marqueront le début d'une collaboration et un partenariat prometteur entre l'Institut royal de films de Jordanie et l'AARC”. Qu'en est-il réellement ? Durant mon séjour à Amman, j'ai fait beaucoup de rencontres avec les différents responsables de structures cinématographiques en Jordanie. Nous avons longuement discuté des possibilités d'échanges, et de la manière de fructifier ces échanges, avec entre autres l'organisation de Journées du film jordanien à Alger (et inversement), ou encore la tenue d'ateliers de formation qui seraient encadrés par des spécialistes jordaniens et abrités par Dar Abdeltif.