Le tribunal a rejeté, hier après-midi, la plainte de la direction de l'éducation. La cour s'est déclarée incompétente en la matière. Ce “désaveu” de la justice met la tutelle dans l'obligation de recourir aux sanctions, administratives “légales”. Aux alentours du palais de justice, dans la salle d'audience, dans les couloirs du palais, la foule était fort nombreuse, tous les enseignants présents, qu'ils soient du secondaire ou même des autres paliers, venus soutenir leurs collègues des wilayas de Annaba et d'El-Tarf. “Dieu merci, il y a encore une justice dans ce pays”, s'exclame la mère d'un professeur jugé. Les signes de soulagement étaient perceptibles chez tout le monde. Des avocats se sont spontanément et bénévolement mis au service de cette cause, finalement “pas perdue”. Rappelons que 21 professeurs, dont 13 de la wilaya d'El-Tarf, ont été traduits en justice suite à une plainte de la direction de l'éducation. Ces mesures ne sont d'ailleurs pas les seules. Hier, des professeurs ont été convoqués et entendus par la police, toujours, suite à une plainte de la direction de l'éducation. Selon le porte-parole du Cnapest, les policiers ont fait preuve de beaucoup d'amabilité, et l'interrogatoire a porté sur la grève. Les enseignants convoqués ont ensuite regagné leur domicile. La grève se poursuit avec un taux de suivi de plus en plus grand. Les wilayas de Tlemcen, de Biskra et de Mascara se sont ralliées au mouvement. Selon M. Ali Drici, “43 wilayas adhèrent au mouvement. Le Cnapest, réitère son engagement vis-à-vis de la base et condamne catégoriquement les étiquettes politiques qu'on a voulu lui coller. Notre syndicat n'a et n'aura jamais de connotation politique. Notre statut interdit toute obédience politique et il serait, le cas échéant, immédiatement dissous. Nos revendications sont d'ordre socioprofessionnel”. Le Cnapest rappelle, par ailleurs, que le ministère du Travail devrait rendre une réponse à la demande d'agrément faite par le syndicat autonome ; les délais réglementaires devant prendre fin hier. Le Cnapest condamne également les discours du président de la Fédération des parents d'élèves et lui dénigre le droit de représenter les parents d'élèves, n'ayant pas d'enfants scolarisés. Pour Ahmed, “les enseignants qui se sont rallié au Cnapest se sont donné le droit de choisir leurs représentants et leur représentativité”. Les PES déplorent, en effet, les visites du directeur de l'éducation dans les lycées et les réunions les exhortant à se rallier à l'UGTA. Ces pratiques, plutôt électorales que médiatrices, ne sont pas du goût des professeurs, tels ceux du technicum Saf-Saf qui ont demandé au DE de leur envoyer 60 lettres de suspension, car ils étaient 60 professeurs affiliés au Cnapest. En outre, le syndicat autonome renie, d'emblée, toute plate-forme pouvant découler de la réunion “taïwan” d'aujourd'hui. D'après le porte-parole du conseil, “les professeurs, devant assister aux consultations, deux par wilaya, ont été soigneusement choisis par la direction de la wilaya et de ce fait, ils ne représentent aucunement la base”. F. H.