Résumé : À l'aube d'un jour d'hiver, un homme sort de la forêt pour déposer au pied des escaliers d'une mosquée un nouveau-né. À la fin de leur prière, les fidèles le découvrent. L'imam prend le petit ange dans ses bras, et constate que c'est une petite fille. Est-elle le fruit d'un péché ? 2eme partie L 'homme toujours caché derrière son arbre murmure : “Oh que non! Cette enfant est légitime et bien née” Une voix s'insurge : -Qu'allons-nous donc faire de ce bébé? Il est frigorifié, et doit mourir de faim. L'imam contemple l'enfant dans ses bras un moment puis dit : -Je vais charger ma femme de s'occuper de cette petite, et aux premières heures du matin je vais alerter les services concernés. -Ne ferais-tu pas mieux d'attendre un peu, lance quelqu'un. Peut-être que la personne qui l'a déposée ici, va regretter son geste et se manifester. L'Imam secoue sa tête : -Je ne crois pas mon fils. Quand un fardeau nous gêne, on le dépose quelque part dans la nature. Dieu seul sait quel est le destin de cet enfant, mais en mon âme et conscience, je sens que je dois faire quelque chose. Ne serait-ce qu'aviser les autorités. C'est le meilleur moyen de savoir si un bébé est recherché. Les fidèles hochèrent la tête : -Oui, tu as raison, ta sagesse n'est plus à démontrer. Tu feras ce qui te semblera le mieux pour cet enfant. L'imam rentre dans la mosquée, et la foule des fidèles d'éparpille. On en fera des gorges chaudes à ce sujet aujourd'hui, déjà qu'on commençait à extrapoler sur les origines et les douteuses raisons de cet “évènement” non coutumier dans cette région. Dans la forêt et toujours caché derrière son arbre, l'homme se remet à maudire Satan. Il ne pouvait faire marche arrière. Il avait fait des kilomètres et des kilomètres à pied depuis plus de deux jours. Il avait même cru que le bébé allait rendre l'âme. Ne sachant pas comment s'y prendre, il avait demandé à un berger de lui donner un peu de lait de chèvre. Il avait alors improvisé une sorte de biberon avec une large feuille de vigne, et le bébé avait tenté de téter un tant soi peu ce liquide chaud. L'homme avait ensuite repris son périple, une cagoule sur le visage, et le bébé emmitouflé dans une vieille couverture et mis dans un carton, sous son bras. Tout au long de son vagabondage, l'homme repensait à se qui venait de se passer. Les remords et les regrets ne l'avaient plus quittés, mais c'était trop tard. Trop tard pour reculer. Trop tard pour rendre le nouveau-né et demander pardon. Les conséquences auraient été des plus désastreuses. Il poussa un long soupir, et attendit que les lumières de la mosquée s'éteignent et que le jour se lève, avant de prendre le chemin du destin. Où va-t-il se rendre maintenant que sa perfide “mission” est accomplie ? Il abandonne son arbre et se met à marcher au gré du hasard. L'ORPHELINAT Hakima venait d'avoir six années. On lui avait confectionné un gâteau et remis un cadeau. Une jolie et grande poupée qui dès qu'on appuyait sur son dos se mettait à chanter. La petite fille était heureuse de voir toutes ses petites amies autour d'elle. Aujourd'hui c'était elle la vedette. On l'avait cajolée, embrassée, et “sa maman” lui avait même permis de l'aider à découper le gâteau. Une méchante fille lui avait dit que la jolie femme qui l'avait prise dans ses bras et jouait avec elle n'était pas sa mère. Mais Hakima n'en avait pas cru un mot. Seule cette femme était digne d'être sa mère. Sinon pourquoi venait-elle tous les jours lui rendre visite et lui ramener à chaque fois quelque chose ? Certes elle était un peu la maman de tous, mais un peu plus sa maman à elle, car elle passait bien plus de temps avec elle qu'avec les autres….. (À suivre) Y. H.