“C'est triste de voir une scène pareille. On dirait que nous sommes en Somalie”, déplore un groupe de citoyens présents sur les lieux. Certains pilleurs se sont emparé de 3, voire 5 couffins pour les mieux organisés. À l'instar d'un grand nombre d'entreprises du pays, l'usine Coca Cola d'Oran a pris l'initiative de distribuer deux centaines de couffins aux nécessiteux de la commune où elle est implantée. Pour la première tranche, les responsables de Coca Cola ont ramené une centaine de couffins au siège de la mairie d'Oued Tlélat pour les distribuer aux nécessiteux. “Nous avons dressé une liste de 128 bénéficiaires,” affirme un agent communal. Ce qui devait être une opération de marketing et de générosité de l'entreprise de boissons gazeuses s'est transformé en une scène de pillage et de désolation. Tout se déroulait normalement quand soudain, le spectacle se mua en une scène de pillage, de disputes et de honte. Les démunis assiègèrent le lot des couffins, et comme un seul homme, se ruèrent sur la marchandise en arrachant la moindre denrée alimentaire à portée de main. “C'est triste de voir une scène pareille. On dirait que nous sommes en Somalie”, déplore un groupe de citoyens présents sur les lieux. Certains pilleurs se sont emparé de 3, voire 5 couffins pour les mieux organisés. Le personnel de la mairie, accroché aux fenêtres, n'en revenait pas : “L'APC a distribué plus de 2 000 couffins. Pourquoi ces démunis n'ont-ils pas été servis ?”, s'interroge un responsable communal. Ce scandale remet sur le tapis le rôle de l'APC qui a cautionné un tel désastre dans une commune parmi les plus riches de la wilaya. “La scène a été filmée et elle risque de faire le tour du monde, donnant ainsi un piètre spectacle et une mauvaise image du pays. Pourtant, le contenu du couffin ne dépasse pas les 1 000 DA”, se désole un père de famille retraité. En jetant un coup d'œil sur la liste des bénéficiaires de la commune, un grand nombre ne remplit pas les conditions exigées. “À l'approche des élections locales, certains n'hésitent pas à faire campagne avec le couffin en profitant de la misère des gens”, confie un citoyen avisé. Cependant, le chiffre de 2 000 bénéficiaires (soit 10 000 habitants avec une famille de 5 personnes en moyenne) pour une commune qui compte 18 000 habitants, est aberrant, à moins que la misère gagne du terrain d'année en année et que les chiffres avancés sont tronqués. Presque tous les acteurs de l'informel profitent du couffin. Du coup, l'instauration du chèque est impérative pour une meilleure traçabilité des aides du couffin de Ramadhan.