Les pouvoirs publics tentent par tous les moyens de calmer les jeunes universitaires-chômeurs à travers le dispositif appelé CID (contrat d'insertion des diplômés) pour une durée de 3 ans, avec une rémunération de 15 000 DA/mois en attendant un emploi stable. Mais les intervenants dans ce dispositif sont loin de faire l'unanimité. La bureaucratie et les pratiques malsaines malmènent ces jeunes détenteurs du diplôme de licence ou d'ingénieur, et du coup, ces derniers peinent à bénéficier de ce dispositif. En effet, certains des diplômés-chômeurs ont déposé leur dossier depuis mars dernier sans aucune suite de la DEW (direction de l'emploi de wilaya d'Oran). “J'ai déposé mon dossier le mois de mars dernier, sans aucune réponse favorable”, affirme une jeune diplômée. Pour d'autres, c'est le calvaire. Imprimés inexistants aux niveaux des communes, fausses promesses, anarchie et un dispositif avec trois têtes : APC, DEW et l'employeur d'où le désordre ambiant. “Maintenant, je comprends la souffrance des diplômés. Depuis une semaine, je passe d'un bureau à un autre pour pouvoir inscrire ma fille dans le dispositif”, déclare un père de famille. “Les APC considèrent les diplômés comme des mendiants qui viennent perturber l'administration communale”, peste un jeune chômeur. Ensuite, il faut attendre l'avis du P/APC, de la DEW et enfin l'employeur pour enfin décrocher le sésame : un contrat d'insertion de quinze mille dinars par mois. Pour les garçons, la carte militaire est exigée. Ni la carte de sursis, ni le certificat de régularisation délivrée par l'administration militaire ne sont acceptés. “Voici le certificat de régularisation qu'on m'a délivré en attendant l'obtention de ma carte de dispense prévue pour janvier prochain mais mon dossier a été rejeté. La DEW ne veut rien savoir”. “Quand des élus chapeautent le recrutement et les affectations des chômeurs à travers les différents dispositifs, pourtant financés par la DAS et la DEW, il y a dérive”, renchérit un autre chômeur. Même les jeunes orientés vers le CIP (contrat d'insertion professionnel) où le candidat touche huit mille dinars par mois, le problème du service national se pose avec acuité. Du coup, des centaines de jeunes chômeurs ne bénéficieront d'aucun dispositif pendant des mois à cause de la carte de dispense qui souvent prend six mois pour être délivrée.