À l'issue de cette édition, dix prix seront remis, et les cinq premiers enregistreront leur premier album dans des conditions professionnelles, en plus d'une dotation financière. Les regards de milliers d'algériens étaient rivés mercredi dernier, sur leurs écrans de télévision pour suivre la finale de la Super coupe d'Espagne qui opposait le FC Barcelone au Real Madrid. Du côté du Théâtre national algérien Mahieddine- Bachtarzi, l'ambiance était plutôt festive à l'occasion du coup d'envoi de la sixième édition du Festival national de la chanson chaâbi. Mais le public était peu nombreux en comparaison avec les précédentes éditions. Le foot l'a emporté…du moins pour la première partie de la soirée, puisqu'à l'issue de la rencontre footballistique, les spectateurs affluaient pour assister à la première soirée d'un festival, réputé pour son sérieux, sa constance, et surtout pour la richesse de sa programmation. C'est sur les airs de zorna, et en présence de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, qu'a été donné par le commissaire du festival, Abdelkader Bendameche, le coup d'envoi de la sixième édition qui se poursuivra jusqu'au 23 août prochain. Contrairement aux éditions précédentes où la compétition était lancée dès le premier soir, le festival a préféré faire une pause, afin de rendre compte du travail accompli durant cinq années. Et c'est pour cette raison que les lauréats des cinq précédentes éditions, se sont produits face au public exigeant et connaisseur de Bachtarzi. Charf Mohamed Amine (Alger), lauréat de la première édition (2006) a été le premier à se lancer dans l'arène, en interprétant un mdih. Abdelhak Bourouba (Alger), le gagnant de l'édition de 2007, lui succèdera sur scène et interprétera Ya el-Qadi . Suivront ensuite Benyeghzer Youcef (Alger), Zohir Aït Kaci (Alger) et Mourad Zediri (Béjaïa), le lauréat de l'an dernier, qui a chanté, Dhikr sbab kol khir, de CheIkh Al-Alaoui. Ces cinq prestations ont permis de constater qu'année après année, la qualité et le niveau des lauréats s'amélioraient. La deuxième partie de la soirée a été animée par Lamia Betouche (candidate à la première édition de Alhane wa Chabab) et par le très attendu Abdelkader Chaou. En outre, le jury qui rendra son verdict le soir de la clôture a été présenté. Présidé par cheïkh Boudjemaâ El-Ankis, il est composé de Rezkellah Abdelkader, chef d'orchestre de l'ensemble de la Radio algérienne, les chercheurs Toudjine Bouassira, Nacereddine Baghdadi et Mohamed Touzoute, et cheïkh Tahar Ben Ahmed, ancien chef d'orchestre de la Radio algérienne. De plus un autre jury (composé des chercheurs Dahmane Aïssaoui et Mohamed Hmaïdia et du cheïkh Youcef Toutah) jugera les prestations des trente finalistes au théâtre de plein air Fadila-Dziria (INSM). En effet, les candidats bénéficieront d'une séance de rattrapage le lendemain de leur prestation au TNA. À l'issue du festival, dix prix seront remis, et les cinq premiers enregistreront leur premier album dans des conditions professionnelles, en plus d'une dotation financière. Aussi, le festival rendra-t-il hommage à trois personnalités du chaâbi disparues en 2010 et 2011 : Abdelkader Guessoum, Abdallah Guettaf et Abdelmalek Imensourène. Mais cette année, les hommages ne se concentreront pas sur la soirée de clôture. Le festival a choisi d'offrir une soirée à chacun des cheïkhs (le 20 août, hommage à Imensourène ; le 21 août à Guessoum et le 22 août à Guettaf). Côté programmation, des artistes de renom égayeront les soirées ramadhanesques (qui s'annoncent chaudes pour cette semaine) notamment, Kamel El-Harrachi, Abderrahmane El- Kobbi ou encore Aziouez Raïs et Kamel Ferdjallah. Le Festival national de la chanson chaâbi propose donc beaucoup de nouveautés et de surprises. Ses articulations qui contiennent également des journées d'étude, entrent dans le cadre d'une vision globale qui tend à inscrire le chaâbi dans le présent. Mention spéciale, par ailleurs, à l'orchestre (19 musiciens au total) dirigé par Djamel Ettaâlibi pour sa magnifique prestation.